Le droit, victime collatérale des choix de Donald Trump face à l’Iran

Assassinat du général Ghassem Soleimani, menaces de représailles disproportionnées contre Téhéran, désinvolture vis-à-vis du Congrès : le président américain s’affranchit de tout carcan juridique.

Donald Trump avait frappé les esprits lors de son premier discours devant l’Assemblée générale des Nations unies, le 19 septembre 2017, en présentant la souveraineté comme horizon indépassable des relations internationales. Sa décision d’éliminer le général iranien Ghassem Soleimani, le 2 janvier, à Bagdad, a pourtant piétiné celle de l’Irak.
Cette frappe d’un drone américain contre un dignitaire étranger, de même que les menaces de représailles disproportionnées contre l’Iran en cas de riposte ou encore la désinvolture vis-à-vis du Congrès témoignent d’un nouvel assaut contre les normes juridiques, y compris de son propre pays, de la part d’un président américain. Il intervient après les atteintes massives liées à « la guerre contre le terrorisme » conduite par les Etats-Unis après le 11-Septembre. « Où sont les avocats de la Maison Blanche, du Département de la justice, du Département de la défense, du Conseil à la sécurité nationale ? », s’est interrogée le 5 janvier sur son compte Twitter Oona Hathaway, spécialiste du droit international à Yale.