Le Fonds monétaire international (FMI) va abaisser sa prévision de croissance mondiale en raison de la guerre en Ukraine, a annoncé jeudi sa directrice générale Kristalina Georgieva, prévenant qu’un défaut de paiement de la Russie n’était plus «improbable».
Le FMI et la Banque mondiale tiendront en mode virtuel leurs réunions de printemps la semaine du 18 avril. «Pour résumer, nous avons un impact tragique de la guerre sur l’Ukraine. Nous avons une contraction importante en Russie et nous voyons l’impact probable sur nos perspectives de l’économie mondiale», a-t-elle déclaré lors d’une table-ronde avec quelques journalistes. «Nous viendrons le mois prochain avec une révision à la baisse de nos projections de croissance mondiale», a-t-elle ajouté. Alors que l’économie mondiale n’est pas encore remise de la pandémie de Covid-19, «une crise pas comme les autres», elle traverse désormais «un terrain encore plus choquant», a souligné Kristalina Georgieva. «L’impensable se produit, nous avons une guerre en Europe», a-t-elle dit.
«Contraction brutale de l’économie russe»
S’agissant de l’impact sur la Russie, la dirigeante du Fonds a souligné que les sanctions imposées par les pays alliés «sans précédent» conduisent à «une contraction brutale de l’économie russe et à une profonde récession». Elle a décrit les effets en Russie: de la dépréciation massive de la monnaie qui fait grimper l’inflation, à la dégringolade du pouvoir d’achat et du niveau de vie d’une grande majorité de la population russe.
«Les retombées sur les pays voisins sont également importantes, en particulier les pays qui sont plus étroitement intégrés à l’économie ukrainienne et russe», a-t-elle dit, citant les pays d’Asie centrale, la Moldavie, les pays baltes.
Le défaut de paiement n’est plus «improbable»
Un défaut de paiement de la Russie «n’est plus un événement improbable», a-t-elle poursuivi, tout en notant que le problème n’était pas la disponibilité de l’argent mais l’incapacité de l’utiliser depuis que le pays a été coupé du système financier mondial. «Je ne vais pas spéculer sur ce qui peut ou non arriver, mais juste dire que nous ne parlons plus du défaut de paiement de la Russie comme d’un événement improbable», a-t-elle encore commenté.
Elle a insisté sur le fait que l’institution de Washington n’avait pas de programme avec Moscou. Et elle a au contraire souligné que le FMI se tenait prêt à aider davantage l’Ukraine. Mercredi, l’institution avait approuvé une aide de 1,4 milliard de dollars.