L’Algérie, le Maroc, la Mauritanie et la Tunisie ont déposé, vendredi, une candidature conjointe à l’Unesco pour que le plat soit inscrit à la liste du patrimoine mondial de l’humanité. Une démarche symbolique et inédite pour ces quatre pays rivaux.
Unis pour le couscous ! L’Algérie, le Maroc, la Mauritanie et la Tunisie ont mis de côté leurs différends et déposé, vendredi 29 mars, un dossier conjoint à l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco) afin que le couscous, spécialité culinaire d’Afrique du nord, soit inscrit à la liste du patrimoine mondial de l’humanité.
L’élaboration du dossier a nécessité de surmonter des années de relations tendues entre les voisins et rivaux que sont l’Algérie et le Maroc. « C’est la première fois que les quatre pays d’Afrique du nord unissent leurs efforts pour déposer une requête commune » s’est enthousiasmée l’ambassadrice du Maroc à l’Unesco, Zohour Alaoui, qui a préparé et signé le dossier.
Ghazi Gherairi, ambassadeur et représentant permanent de la Tunisie à l’Unesco s’est, lui aussi, félicité de cette coopération. Dans un tweet, celui-ci a même évoqué le couscous comme le « ferment de l’unité maghrébine ».
La demande sera examinée à la prochaine réunion du comité de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel de l’Unesco qui aura lieu en décembre prochain à Bogota (Colombie).
Tout comme la « guerre du houmous » qui a agité le Moyen-Orient, et le débat ouest-africain autour du meilleur riz wolof, le couscous est au cœur d’une intense rivalité entre l’Algérie, le Maroc et la Tunisie, chacun des trois pays revendiquant la paternité du plat.
En 2016 déjà, l’Algérie avait annoncé son intention de déposer une demande pour faire inscrire ce plat, à base de semoule ou de blé dur, accompagné de légumes, d’épices, de viande ou de poulet, au patrimoine mondial de l’Unesco. Ce projet avait alors suscité l’ire de son voisin marocain.
Le couscous, spécialité d’Afrique du Nord généralement servi le vendredi, a vu sa renommée dépasser les frontières du Maghreb.
Apporté en France au début du XXe siècle par les premiers travailleurs venus d’Algérie puis par les Pieds-Noirs après l’indépendance de l’Algérie en 1962, le couscous est, selon plusieurs études, devenu l’un des plats préférés des Français.