Le ministre des Affaires étrangères du Mali, Abdoulaye Diop, a écrit le 16 août au Conseil de sécurité des Nations unies afin de réclamer une réunion d’urgence sur la situation dans son pays. Dans sa lettre, le chef de la diplomatie multiplie les accusations envers la France et ses soldats – dont les derniers ont officiellement quitté le territoire malien le 15 août.
Selon les informations de Jeune Afrique, Bamako y dénonce une nouvelle fois des violations répétées de l’espace aérien du Mali par la France. Le gouvernement du président de la transition Assimi Goïta avait déjà signalé des incursions similaires en janvier et en avril dernier, tandis que Paris avait nié ces allégations. Abdoulaye Diop affirme dans son courrier disposer de preuves et être prêt à les présenter au Conseil de sécurité.
Dans la même lettre, le diplomate malien va plus loin. Il affirme aussi détenir des éléments qui indiqueraient que la France avait collecté des renseignements au Mali afin de les fournir à certains groupes terroristes. Paris aurait également, selon le même Abdoulaye Diop, livré des armes et des munitions à ces derniers. Là encore, Bamako assure pouvoir transmettre des éléments crédibles aux membres du Conseil de sécurité.
Le 7 août, des attaques simultanées imputées à l’État islamique au grand Sahara (EIGS) ont fait 42 morts et de nombreux blessés parmi les forces armées maliennes (Fama). Dans son communiqué, la Direction de l’information et des relations publiques des armées (Dirpa) a immédiatement évoqué une forme de complicité extérieure.
« Les opérations clandestines et non coordonnées enregistrées par les Fama confirment la thèse que les terroristes ont bénéficié d’un appui majeur et d’une expertise extérieure », a ainsi déclaré la Dirpa, faisant sans doute allusion aux prétendues incursions aériennes françaises.