LE MINISTRE DES SPORTS, YANKHOBA DIATTARA DIT ÊTRE DANS UN SECTEUR ‘’TRÈS STRATÉGIQUE ET PASSIONNANT’’

LE MINISTRE DES SPORTS, YANKHOBA DIATTARA DIT ÊTRE DANS UN SECTEUR ‘’TRÈS STRATÉGIQUE ET PASSIONNANT’’

Le nouveau ministre des Sports, Yankhoba Diattara, arrive dans un secteur plein de défis à relever et souvent agité, à la différence de son précédent portefeuille, l’Economie numérique et les Télécommunications.

Réagissant à sa nomination, il dit avoir à s’occuper d’un secteur ‘’très stratégique et passionnant’’. ‘’Je donnerai le meilleur de moi-même, avec la collaboration de toutes les fédérations sportives, pour hisser notre drapeau national encore plus loin et plus haut’’, a écrit M. Diattara sur Twitter.

La préparation de la Coupe du monde de football prévue du 20 novembre au 18 décembre prochains au Qatar sera son premier grand dossier. Le Sénégal ira au Mondial 2022 de football en tant que champion d’Afrique, dans une poule qu’il partage avec les Pays-Bas, le Qatar et l’Equateur. Une poule ‘’jouable’’ pour le Sénégal, selon plusieurs observateurs.
La nomination au poste de ministre des Sports de Yankhoba Diatta, âgé de 48 ans, connu pour sa fidélité au président du Conseil économique, environnemental et social, Idrissa Seck, l’un des alliés politiques de Macky Sall, a été fortement commentée dans les milieux sportifs.

‘’Cette instabilité n’est pas souhaitable à quelques semaines de la Coupe du monde’’, a réagi Louis Lamotte, un ancien vice-président de la Fédération sénégalaise de football.

‘’L’instabilité n’est pas souhaitable à ce poste’’, a insisté M. Lamotte, qui était membre du comité exécutif et du groupe de travail chargé de la préparation de la Coupe d’Afrique des nations remportée par le Sénégal, le 6 février dernier.

Le nom de Matar Ba, maire de Fatick (centre) depuis dix ans, semblait se confondre avec celui du département des Sports, où il a battu un record de longévité : huit ans.

Après Elhadji Malick Gakou et Mbagnick Ndiaye, Macky Sall lui a confié le département des Sports, où il s’est employé à aplanir de nombreuses divergences et à réconcilier des protagonistes.

Baba Tandian, un ancien président de la Fédération sénégalaise de basket-ball, dit ne pas comprendre le soutien de Matar Ba à Babacar Ndiaye, l’actuel patron du basket-ball au Sénégal. Il estime que le basket-ball a touché le fond.

Le nouveau ministre des Sports sera jugé selon sa capacité à réconcilier les acteurs d’un secteur souvent confronté aux querelles entre dirigeants sportifs.

Yankhoba Diattara semble moins connu du monde sportif que son prédécesseur, un leader notable de l’Organisme national de coordination des activités de vacances, chargé du championnat populaire de football. Il est toutefois un habitué des tribunes du stade Lat-Dior de sa ville de Thiès (ouest), la seule infrastructure sportive sénégalaise capable, jusqu’à date récente, d’accueillir les matchs de l’équipe nationale senior de football.

Un monde sportif bouillonnant

A Thiès, le nouveau ministre des Sports est jugé méticuleux, courtois et loyal par d’anciens collaborateurs. Bassirou Ndiaye, l’un d’entre eux, le décrit comme quelqu’un de ‘’très discret’’ et de ‘’respectueux’’ des autres.

Yankhoba Diattara est titulaire d’une maîtrise en droit et d’un diplôme d’études approfondies de droit privé de l’université Cheikh-Anta-Diop de Dakar (2000). Il part ensuite poursuivre ses études au Canada, d’où il revient avec un master en management et gestion d’entreprise.

L’ancien directeur des structures de Rewmi, le parti politique d’Idrissa Seck, quitte un secteur peu médiatisé, celui de l’Economie numérique et des Télécommunications, pour un monde sportif bouillonnant.

Yankhoba Diattara, ministre depuis deux ans, était délégataire, de 2009 à 2014, de la signature du maire de Thiès, Idrissa Seck, son mentor. De 2014 aux dernières élections départementales et municipales du 23 janvier dernier, il jouait le même rôle aux côtés du président du conseil départemental de Thiès, Idrissa Seck en l’occurrence.

Au ministère des Sports, il sera appelé à convaincre les nombreux dirigeants sportifs (les dirigeants des fédérations, des clubs et des associations) souvent exigeants. Dans un secteur qui a besoin d’importants moyens.

Après la Coupe du monde de football prévue dans deux mois au Qatar, il aura à mettre de l’ordre dans les arènes de lutte, où les grands combats s’accompagnent souvent de scènes de violence.

En basket-ball, l’équipe nationale masculine est en compétition pour une qualification en Coupe du monde. Malgré les investissements et la qualité des joueurs, le Sénégal n’a plus remporté le trophée continental chez les hommes depuis 1997, et chez les dames depuis 2015. Les défis à relever et les dossiers dont il faut s’occuper sont nombreux, et les uns sont aussi urgents que les autres. APS

ASTEL SENE