Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a visité l’Afrique du Sud lundi 23 janvier, un pays allié depuis 30 ans et qui s’est abstenu de condamner l’invasion russe de l’Ukraine. La visite express signe le retour de Sergueï Lavrov sur le continent africain après une tournée en juillet 2021. Isolée dans le monde, la Russie poursuit son opération séduction en Afrique et elle peut compter sur l’Afrique du Sud qui cherche à renforcer leur relation bilatérale. Cela au grand dam de la diaspora ukrainienne.
Près d’un an après le début de la guerre en Ukraine, l’Afrique du Sud n’a pas dévié de sa position initiale : Pretoria continue de se dire neutre et refuse de parler d’« invasion russe ». Une satisfaction pour Sergueï Lavrov : « Je tiens à saluer l’Afrique du Sud pour sa position de principe, je respecte son ouverture et son approche responsable. »
Pour la diaspora ukrainienne en Afrique du Sud, cette reconnaissance en dit long sur la vraie position de Pretoria vis-à-vis du conflit. Un petit groupe, mené par Anastasia Korpeso a manifesté contre la venue de Sergueï Lavrov : « Plus on s’enfonce dans la guerre et plus on est indigné par le gouvernement sud-africain que l’on condamne malheureusement. »
Dernière indignation en date : l’organisation de manœuvres militaires conjointes. L’ambassade américaine les a critiquées, mais l’Afrique du Sud n’a pas de leçons à recevoir, estime Naledi Pandor, la ministre des Affaires étrangères :
« Quand d’autres font des manœuvres, tout va bien, mais si par malheur, t’es un pays en développement ou africain et bien tu ne dois pas le faire. Cela s’appelle un abus des pratiques internationales. »
L’Afrique du Sud ne supporte pas que des pays étrangers commentent sa relation avec la Russie. Celle-ci est grandissante, avec plusieurs rencontres prévues entre les deux pays pour 2023.