L’annonce a été faite mardi soir par la présidence nigériane, et sera officialisée lors du sommet de l’Union africaine qui se tient ce week-end à Niamey. Le pays était jusqu’à présent réticent à ce projet.
Depuis des années, le pays le plus peuplé, qui est aussi la première économie du continent, se bat pour diversifier son appareil productif, ses filières agricoles, manufacturières et industrielles. Traumatisé par la ruine de son industrie textile suite aux accords de l’OMC, au début des années 2000, le Nigeria est devenu un adepte du protectionnisme. Un adepte, mais non pas un intégriste.
Depuis un an, le président nigérian ne cesse de répéter qu’il veut s’assurer que la Zone de libre-échange continentale (Zlec) ne va pas ruiner ses entreprises. Des consultations ont été menées auprès des fédérations syndicales et du patronat afin d’évaluer les effets d’une ouverture des marchés aux produits africains. Mais surtout, le président nigérian a écouté ses pairs. Ils l’ont rassuré sur un certain nombre de points clés, notamment la possibilité de continuer à protéger certains biens et marchandises jugés vitaux pour les intérêts nationaux.
De plus, la Zlec prévoit un temps d’adaptation allant de cinq à dix ans, ainsi que des garde-fous permettant d’éviter une déferlante de produits asiatiques déguisés en produits africains. À cet égard, l’une des tâches primordiales des dirigeants africains est de s’entendre sur la règle d’origine. À savoir quelle proportion d’intrants (d’élément entrant dans un processus de production) africains est nécessaire pour estampiller le produit « Made in Africa » et donc l’exempter de droits de douane.