Le Nigéria soutient fortement la Coupe du monde bisannuelle et appelle le monde du football à s’unir pour la soutenir

Quand Arsène Wenger a lancé l’idée de jouer la Coupe du monde tous les deux ans, plusieurs voix importantes y ont apporté leur soutien. Le capitaine vainqueur de la Coupe du monde Lothar Matthaeus (Allemagne) et l’ancien Soulier d’or Gary Lineker (Angleterre) ont soutenu l’idée, suivis par le président de la CAF, Patrice Motsepe, le président de la Fédération royale marocaine de football, Fouzi Lekjaa, ainsi que d’autres voix à travers l’Afrique.

La perspective de voir la Coupe du monde se dérouler plus fréquemment gagne du terrain. Le président de la Fédération nigériane de football, Amaju Pinnick, soutient lui aussi cette idée.

« La compétition au plus haut niveau aide les pays moins développés à élever leur niveau, c’est un fait », a déclaré le président Pinnick.

« Cela accroît leur expérience et les aide à apprendre de leurs erreurs. C’est aussi un moyen essentiel de rallier un pays et ses principaux acteurs à un objectif, notamment les supporters, les autorités sportives et les gouvernements.

Lorsque les gens peuvent voir qu’un résultat est réalisable, qu’il est réaliste et que tout le monde peut s’y engager sérieusement.»

« La Coupe du monde se jouant tous les quatre ans, l’occasion de vivre cette expérience est trop rare et s’étale sur une trop longue période. Des générations entières de joueurs passent à côté, parfois à cause d’un seul match, potentiellement décidé sur un seul fait de jeu. Si vous perdez les deux premiers matches d’une phase de qualification, vous savez que vous avez laissé passer votre chance pour les six ou sept années suivantes au moins ! ».

Les traditionalistes pourraient rester fidèles à l’idée que les Coupes du monde se déroulent selon un cycle de quatre ans, mais Pinnick les met au défi d’être visionnaires.

« La Coupe du monde se joue tous les quatre ans pour des raisons historiques liées au cycle olympique », a ajouté Pinnick. Il en est ainsi depuis presque 100 ans. Nous ne pouvons pas rester immobiles et dire: « ça a toujours été comme ça et ça doit rester comme ça » . C’est absurde de dire cela. Nous pouvons ajouter un mois de plus tous les quatre ans pour organiser la plus belle compétition du monde et trouver des moyens de protéger les intérêts des joueurs, des clubs, des ligues, des fédérations et de la Confédération, et ce n’est ni irrationnel ni absurde.

« C’est logique à tous points de vue. La Coupe du monde organisée tous les deux ans ne perdra pas de son prestige et le public mondial continuera à regarder le spectacle. Les gens ont besoin de sortir de leur zone de confort. Le monde évolue à une vitesse incroyable et le football doit s’adapter. La qualité d’une grande compétition et la ferveur qu’elle génère ne viennent pas du fait qu’elle soit rare. La Coupe des confédérations de la FIFA se jouait tous les quatre ans et n’avait pas une grande popularité. En revanche, nous avons la CAN qui se joue tous les deux ans et l’Afrique la regarde avec une passion incroyable. Et nous pouvons continuer à la jouer tous les deux ans ! ».

Lors du 71e Congrès de la FIFA qui s’est tenu en main 2021, 166 fédérations ont voté en faveur d’une motion demandant une étude de faisabilité visant à réduire de moitié le cycle traditionnel de quatre ans des tournois phares masculins et féminins. Pinnick a hâte de voir les résultats de cette étude, tout en exhortant certaines voix européennes réticentes à s’unir au reste du monde.

« J’aimerais vraiment voir les résultats de l’étude de faisabilité que la FIFA a été invitée à réaliser par 166 pays, dont beaucoup sont sans doute européens », a poursuivi M. Pinnick.

« La confédération européenne ne devrait pas avoir peur de rejoindre le reste du monde. C’est une grande chance pour tant de pays moins développés et il est temps pour l’Europe de montrer une vraie solidarité avec l’Afrique. Je sais qu’Arsène Wenger mène une consultation complète dans laquelle il écoute tous les acteurs, y compris les joueurs, les entraîneurs et les fans, les fédérations et les confédérations.»

« Je suis prêt et disposé à participer à cette consultation et, à mon avis, la réorganisation du calendrier international des matches est extrêmement importante pour stimuler le développement du football masculin, féminin et des jeunes en Afrique et dans le monde. »