Le rapprochement entre Corée du Nord, Corée du Sud et Etats-Unis se poursuit. Lundi 18 juin, Nord et Sud ont décidé de présenter des équipes conjointes aux prochains Jeux asiatiques. Tandis que les exercices militaires sud-coréano-américains viennent d’être officiellement suspendus. Mais le grand oublié de la détente, c’est le peuple nord-coréen. A Séoul, une petite ONG humanitaire tire la sonnette d’alarme : le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme a décidé de cesser tout envoi de traitement aux Nord-Coréens malades de la tuberculose, au risque de rendre l’épidémie hors de contrôle.
Avec notre correspondant à Séoul,Frédéric Ojardias
La Corée du Nord est l’un des pays les plus gravement touchés par la tuberculose, ce qui n’a pas empêché le Fonds Mondial de lutte contre cette maladie d’annoncer la fin de toute assistance aux Nord-Coréens.
Une décision prise dans un contexte de sanctions accrues visant le régime, et dénoncée par le Père Christophe Berard. Ce prêtre vit à Séoul et travaille pour la petite ONG humanitaire « Eugene Bell ». Il se rend deux fois par an en Corée du Nord pour aider les tuberculeux nord-coréens et revient de son 12eme voyage à Pyongyang.
« Les conséquences peuvent être terribles, elles seront même terribles, avertit l’homme d’Eglise. C’est plusieurs dizaines de milliers de malades qui vont stopper le traitement de la tuberculose et la conséquence directe de cela, c’est que ça va développer des résistances, la tuberculose résistante et cette tuberculose est mortelle. Même avec les traitements, 20% de nos patients nous ne pouvons pas les sauver. Elle est très contagieuse, ce qui pose un certain nombre de question à la fois pour la Corée du Nord mais aussi pour les pays frontaliers dont la Chine et la Corée du Sud. C’est vraiment une décision qu’on a du mal à comprendre. Faut-il punir une population pour les choix politiques de son gouvernement ? »
La France est le deuxième plus important donateur de ce Fonds Mondial contre la tuberculose. La maladie touche plus de 100 000 Nord-Coréens chaque année. Un nombre qui va exploser avec l’arrêt programmé de tous les traitements.
rfi