Le Parlement européen tente de se mettre en travers de la route d’un Brexit au rabais avec un texte en préparation qui veut graver dans le marbre le filet de sécurité pour l’Irlande. Dans le même temps, les Européens font preuve d’un pessimisme à toute épreuve face aux aléas de la politique britannique et aux revers subis par le Premier ministre Boris Johnson. Un Brexit sauvage, un Brexit sans accord du jour au lendemain le 31 octobre, semble de plus en plus plausible.
Avec notre correspondant à Bruxelles, Pierre Benazet
« Il n’y aura pas d’accord sans filet de sécurité pour l’Irlande et cette position du Parlement européen aura le mot de la fin », selon son président David Sassoli.
Les groupes majoritaires dans l’hémicycle ont préparé en commun un texte qu’ils proposeront à tous les députés d’adopter la semaine prochaine lors de la session plénière à Strasbourg.
Les propositions de compromis présentées à Bruxelles par David Frost, le négociateur de Boris Johnson, sont toutes en retrait par rapport aux ambitions de l’accord de sortie négocié avec le gouvernement de Theresa May. Par exemple, réduire le filet de sécurité pour l’Irlande à un accord portant sur des contrôles sanitaires pour les produits agricoles. Un état de fait que le Parlement européen refuse d’accepter.
Le Parlement propose même de revenir à la solution initiale : diviser le Royaume-Uni en deux en coupant l’Irlande du Nord de la Grande-Bretagne.
Michel Barnier pessimiste sur un accord avec Londres
De crainte de voir les 27 capitales tentées par un accord minimaliste avec Londres, les députés préviennent que c’est tout ou rien et qu’ils ne donneront pas leur indispensable blanc-seing à un Brexit au rabais.
Ceci risque de sonner le glas des ambitions de Boris Johnson de forcer l’Union européenne à faire des concessions. Quant au négociateur européen, Michel Barnier, il assène qu’il n’y a aucune raison d’espérer un accord.
Rfi