C’est un nouvel épisode dans l’affaire du dopage russe. Le patron de l’agence antidopage de Russie Iouri Ganous a demandé solennellement à Vladimir Poutine d’autoriser les experts internationaux à inspecter l’ancien laboratoire moscovite. Faute de quoi, prévient-il, « nous serons de nouveau mis au ban de la communauté sportive ».
Avec notre correspondant à Moscou, Daniel Vallot
C’est un message vidéo adressé publiquement à Vladimir Poutine. Regard sévère, ton solennel, le patron de Rusada implore le président russe de faciliter le travail de l’Agence mondiale antidopage (AMA). La semaine dernière, les experts de l’AMA se sont vus refuser l’accès à une base de données, au cœur du scandale : celle de l’ancien laboratoire moscovite de Rusada.
Motif invoqué : le matériel d’extraction des données utilisé par les experts de l’AMA ne serait pas conforme à la législation russe. Des raisons techniques qui n’ont convaincu ni les experts de l’AMA, ni même le patron de Rusada.
« Nous sommes au bord du précipice »
« Au cours des trois derniers mois, nous avons été incapables de transférer les données du laboratoire moscovite. Et ces données sont l’objet de spéculations continuelles qui impactent notre sport, déplore Iouri Ganous. Aujourd’hui, les fantômes du passé nous empêchent d’avancer. Nous sommes au bord du précipice, et je vous demande de défendre le présent et le futur d’un sport propre en Russie. »
Le temps presse pour la Russie, car l’AMA a fixé au 31 décembre la date limite pour livrer la fameuse base de données. Faute de respecter cette échéance, l’Agence mondiale antidopage pourrait de nouveau sanctionner la Russie. Et les sportifs russes être privés des Jeux olympiques de 2020 qui doivent avoir lieu au Japon.
Rfi