Le petro, la monnaie virtuelle du Venezuela, déjà sanctionné par les Etats-Unis

Ce lundi 19 mars, le président Donald Trump a signé un décret qui « interdit toute transaction et toute source de financement de tout citoyen américain en monnaie virtuelle émise par le gouvernement vénézuélien depuis le 9 janvier dernier », visant donc le petro. Il s’agit de cette cryptomonnaie lancée en février par Nicolas Maduro, basée sur les réserves de pétrole et dont « le prix de vente de référence » a été fixé le mois dernier à 60 dollars, soit l’équivalent de la valeur du baril de pétrole brut vénézuélien. Le pays, soumis à des sanctions, traverse une crise économique avec une dette extérieure estimée à 150 milliards de dollars.

Avec notre correspondant à Caracas,Julien Gonzalez

L’homme fort du parti chaviste au pouvoir, Diosdado Cabello, aura été le premier à condamner la décision de la Maison Blanche, avant de s’en prendre au président américain, rebaptisé pour l’occasion, « l’Empereur Trump ». Le ministère des Affaires étrangères a également dénoncé cette mesure, s’en prenant à « une nouvelle conspiration de la part du régime suprémaciste des États-Unis », a-t-il affirmé dans un communiqué.

Pour les Américains, la stratégie de cette sanction est claire : accentuer la pression sur le gouvernement chaviste après la signature par Donald Trump en août dernier d’un décret prévoyant l’interdiction d’acheter de nouvelles obligations émises par Caracas ou par la compagnie pétrolière PDVSA.

Mais pour Nicolas Maduro, c’est une situation de « blocus financier », alors que le président vénézuélien avait décidé de lancer le petro en février pour « obtenir de nouvelles formes de financement international ». Si les experts sont sceptiques quant à la crédibilité de cette monnaie, le président a quant à lui assuré que le petro avait rassemblé 735 millions de dollars [environ 596 millions d’euros] « d’intentions d’achat » lors de son premier jour de prévente.

Un optimisme qui ne semble pas miné par la décision de la Maison Blanche : ce lundi, Caracas a en effet réaffirmé « sa volonté de faire du petro l’une des cryptomonnaies les plus solides du monde ».

rfi