Ashraf Ghani est au Pakistan ce jeudi 27 juin. La visite du président afghan a lieu dans un contexte très particulier, puisque des pourparlers de paix sont en cours entre les États-Unis et les talibans depuis l’automne dernier. Les Américains ont accentué leur pression sur les autorités pakistanaises, accusées par leurs homologues afghans de soutenir les insurgés dont plusieurs hauts représentants vivent au Pakistan.
Avec notre correspondante à Islamabad, Sonia Ghezali
Si quatre sujets seront au cœur de cette rencontre entre Ashraf Ghani et Imran Khan, le Premier ministre pakistanais – à savoir la sécurité, la connectivité régionale, les liens commerciaux et investissements – le processus de paix est le sujet phare au programme.
Oeuvrer au dialogue inter-afghan
Comment le Pakistan peut agir en faveur du processus de paix afghan ? C’est l’une des questions qui sera abordées au cours de l’entretien entre les deux hommes d’État, a assuré le porte-parole du président afghan. Le Pakistan doit œuvrer en faveur d’un dialogue-interafghan, estiment certaines personnalités politiques.
Car à ce jour, ce dialogue n’existe pas. Les talibans refusent de rencontrer les représentants du gouvernement afghan, qu’il qualifie d’ « illégitime », n’ayant accepté de rencontrer que des membres de l’opposition. La dernière rencontre du genre a d’ailleurs eu lieu au Pakistan il y a cinq jours.
Selon plusieurs analystes, la paix en Afghanistan dépend beaucoup du bon vouloir de son voisin pakistanais en raison de ses liens étroits avec les talibans. La prochaine rencontre entre l’émissaire américain Zalmay Khalilzad et les représentants des insurgés aura lieu à Doha au Qatar dans deux jours.
L’optimisme de Mike Pompeo
En visite surprise à Kaboul, le secrétaire d’État américain Mike Pompeo s’est montré optimiste. « J’espère que nous parviendrons à un accord de paix avant le 1er septembre », a-t-il déclaré, ajoutant que le Pakistan avait un rôle important à jouer dans le processus de paix afghan et dans la stabilité dans la région.