Pour son dernier briefing au Conseil de sécurité de l’ONU avant de quitter son poste à la fin du mois, l’envoyé spécial de l’ONU en Syrie, Staffan de Mistura, a acté son échec à réunir un Comité constitutionnel syrien à Genève d’ici la fin décembre. En 4 ans et demi à son poste, l’envoyé spécial n’a eu de cesse de tenter de lancer un dialogue politique en Syrie. Mais 24 heures après l’annonce surprise de Donald Trump de retirer les troupes américaines du pays, cette perspective semblait s’éloignée et les diplomates ne cachaient pas leur inquiétude.
De notre correspondante à New York, Marie Bourreau
Staffan de Mistura a dit adieu le 20 décembre au Conseil de sécurité alors que le retrait des Américains ouvre un chapitre de grande incertitude pour la Syrie. L’ambassadeur français Francois Delattre a contesté l’optimisme de Washington sur la fin de Daech dans le pays : « Notre évaluation est que Daech continue d’être une menace au Levant et que l’organisation terroriste peut continuer de s’y appuyer sur un territoire réduit ».
Une inquiétude partagée par son homologue britannique Karen Pierce qui s’exprime ainsi : « On ne doit pas perdre de vue la menace que Daesh continue de présenter quand bien même l’organisation a perdu du terrain ». Nikki Haley, l’ambassadrice américaine démissionnaire, était représentée par un adjoint qui a tenté de rassurer ses alliés occidentaux. Les Etats-Unis continueront à combattre le terrorisme a-t-il assuré.
Mais le désengagement américain sur le volet militaire risque aussi de signer un retrait sur le plan politique. Moscou et Damas auront alors les coudées franches pour imposer leur scénario de sortie de crise.