Le Sri Lanka annonce être en défaut de paiement de 51 milliards de dollars

Le Sri Lanka annonce être en défaut de paiement de 51 milliards de dollars
People queue to buy Liquefied Petroleum Gas (LPG) cylinders in Colombo on April 11, 2022. (Photo by Ishara S. KODIKARA / AFP)

Le Sri Lanka annonce faire défaut, ce mardi 12 avril, sur sa dette extérieure de 51 milliards de dollars. Le pays qui fait face à sa pire récession depuis son indépendance, est dans l’attente d’un renflouement par le Fonds monétaire international (FMI).

Le Sri Lanka cesse ses remboursements auprès de ses créanciers afin de pouvoir acheter les produits essentiels dont il a besoin. Pour les autorités sri-lankaises, il s’agit du « dernier recours » pour le pays à court de devises. Le ministère des Finances propose à ses créanciers, dont des gouvernements étrangers qui lui ont prêté de l’argent, soit de capitaliser les paiements qui leur sont dus, soit de se faire rembourser en roupies sri-lankaises.

Le pays s’enfonce dans la crise
L’exécutif précise que le défaut de paiement immédiat de sa dette garantit « un traitement juste et équitable de tous les créanciers » avant l’instauration d’un plan d’aide du FMI. Le pays a demandé à l’Inde et à la Chine un allègement de sa dette, mais ces derniers ont préféré lui augmenter ses lignes de crédit.

Depuis plusieurs semaines, le pays s’enfonce dans la crise. Les habitants, victimes de pénuries et d’une inflation monstre, continuent de manifester contre le pouvoir, comme le raconte notre correspondant à Colombo, Côme Bastin. Ils campent depuis quatre jours devant le palais du président Gotabaya Rajapaksa, pour exiger son départ.

« La crise que nous traversons est sans précédent. Le trop plein de dépenses budgétaires a mené à un endettement puis à un épuisement des réserves de devises étrangères. En 2019, lorsque nous avons quitté le pouvoir, il restait 6,5 milliards de dollars. Ce stock s’est réduit de 80 %. Et nous faisons face à la pire inflation d’Asie ! », s’alarme l’ancien ministre des Finances et membre du parti d’opposition SJB, Eran Wickramaratne.

Aujourd’hui, les devises étrangères qui restent dans les caisses sont utilisées pour approvisionner tant bien que mal en essence, nourriture et même en médicaments une population poussée à bout par les pénuries.

Déjà l’an passé, les agences de notation avaient abaissé la note du Sri Lanka, l’empêchant d’accéder aux marchés étrangers pour obtenir les prêts indispensables au financement de ses importations de première nécessité.

rfi

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