Législatives à Djibouti: large victoire du parti au pouvoir

A Djibouti, les résultats définitifs des législatives du 23 février dernier ont été officiellement proclamés jeudi 8 mars par le Conseil constitutionnel. L’institution a annulé les votes de 28 bureaux sur 469, mais a déclaré le processus électoral régulier. Sans surprise, le pouvoir l’emporte largement. Avec 88% des voix, l’UMP aura 57 sièges de députés sur 65 et reste ultra dominant à l’Assemblée. La coalition UDJ-PDD obtient 7 députés et le CDU un seul. La participation s’élève à 67%.

Le Premier ministre ne cache pas sa satisfaction. Abdoulkader Kamil Mohamed explique à RFI que cette majorité confortable va permettre de gouverner sereinement. Mais tout le monde n’a pas la même vision.

Pourtant élu député, le président du parti d’opposition PDD est sceptique. Mohamed Daoud Chehem parle d’un recul. « En 2013 nous avions reçu des fiches de résultats avec des signatures officielles. Cette fois, on a rien », dit-il.

Sans chiffres détaillés, l’opposant explique qu’il ne peut pas déposer un recours, faute de preuve. A l’Assemblée, sa coalition sera huit fois moins nombreuse que la majorité. « Au moins, on pourra s’exprimer », dit Mohamed Daoud Chehem.

L’opposition dite historique, qui n’a pas de statut légal, dénonce une mascarade. Ses partis avaient appelé au boycott. La participation s’élève à 67%. « Des chiffres fabriqués. Le boycott a été massif », selon Said Houssein Robleh.

L’ex-député et président de l’UDJ dénonce un show politique, avec une opposition de façade. Vivant en exil, il estime que la lutte doit continuer, malgré l’absence de liberté. Le Premier ministre dément et parle de « chimères lancées par une opposition sur Internet ».

La nouvelle assemblée doit siéger la semaine prochaine. Un remaniement ministériel est « fort probable » confie Abdoulkader Kamil Mohamed, qui se dit prêt à démissionner ou à continuer au même poste, selon ce que décidera le président Guelleh.

 

rfi