Législatives au Liban: pas de majorité parlementaire pour le Hezbollah et ses alliés

Législatives au Liban: pas de majorité parlementaire pour le Hezbollah et ses alliés

Les Libanais étaient appelés, dimanche 15 mai, à élire 128 députés lors des premières législatives organisées depuis le début de la crise en 2019. Les résultats officiels, annoncés par le ministre de l’Intérieur, montrent que le Hezbollah et ses alliés des autres communautés ont perdu la majorité parlementaire.

Avec notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh

Le Hezbollah et ses alliés ont obtenu 59 sièges, loin des 65 sièges nécessaires pour assurer une majorité au Parlement. Le reste de la chambre est composé de cinq blocs distincts, qui doivent s’entendre sur une plateforme commune pour former une majorité. Ce qui n’est pas acquis d’avance compte tenu du refus des élus issus de la contestation, qui a obtenu 13 sièges, de coopérer avec les partis traditionnels.

Le parti des Forces libanaises a obtenu le plus grand nombre de sièges chrétiens avec 19 élus. Il ravit cette position à l’allié du Hezbollah, le Courant patriotique libre, qui a fait élire 17 candidats.

Nabih Berry probablement reconduit
Les résultats des élections n’empêcheront pas le Hezbollah de faire élire son candidat à la présidence du Parlement. Avec son allié Amal, ils ont raflé les 27 sièges chiites. Or, dans le système confessionnel libanais, le chef du législatif est toujours issu de la communauté chiite. Nabih Berry, qui dirige la Chambre depuis 1992, sera probablement reconduit, à l’âge de 84 ans.

Le morcellement du paysage post-électoral risque d’entraîner des blocages institutionnels. Cela se verra probablement lors de la formation d’un nouveau gouvernement, à l’heure où le Liban a urgemment besoin d’un pouvoir exécutif disposant d’une large marge de manœuvre pour adopter des réformes et relancer l’économie.

rfi