L’Égypte, qui suit avec une grande attention les derniers développements chez son voisin, a exprimé jeudi 11 avril sa « confiance » dans la capacité du peuple et de l’armée au Soudan à gérer l’après-Omar el-Béchir.
Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti
« L’Égypte soutient les choix du peuple soudanais », a déclaré le porte-parole du ministère égyptien des Affaires étrangères.
La destitution du président soudanais n’est pas pour mécontenter le pouvoir du président Sissi. Omar el-Béchir avait été l’allié des Frères musulmans, décrétés organisation terroriste en Égypte. Mais, faute d’alternative, il fallait traiter avec lui. En janvier dernier, Omar el-Béchir avait été accueilli par le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi lors d’une cérémonie au Caire.
Toutefois, l’Égypte craint d’avoir au Soudan un chaos comparable à celui de la Libye. C’est la raison pour laquelle Le Caire incite « le peuple et l’armée à coopérer pour surmonter les défis ».
Le Caire souhaiterait que le Soudan applique le scénario qui avait suivi la destitution de l’ex-président Moubarak : une armée chargée de la présidence et un gouvernement de civils technocrates chargé de promulguer une Constitution provisoire en vue de la tenue d’élections.
Le président soudanais Béchir, 75 ans, a été renversé par l’armée jeudi 11 avril, après un mouvement de contestation populaire inédite qui a mis fin à ses 30 ans de pouvoir.