Le Sénégal fait partie du cercle restreint des producteurs d’or dans le continent noir. Mais paradoxalement, cet or ne profite pas aux locaux qui sont dans cette filière. C’est du moins ce que soutient le président de l’association des bijoutiers de Pikine.
Interviewé par Dakaractu, Ibra Guèye a révélé que mettre la main sur l’or sénégalais relève du parcours du combattant pour les bijoutiers locaux. Qui, même, en ouvrant un comptoir, ne peuvent se voir allouer un quota. Or, rappelle Ibra Guèye, il était convenu avec l’État que les sociétés habilitées à exploiter l’or dans le sud-est du Sénégal allouent une partie de l’or extrait du sous-sol aux bijoutiers. Mais à ce jour, c’est resté un vœu pieu. La volonté des industriels à vouloir imposer une taxe sur la valeur ajoutée sur l’or brut serait à l’origine du blocage.
Plus grave, relève notre interlocuteur, l’or tiré des “diouras”(puits) par les orpailleurs traditionnels est presque “exfiltré” par des Maliens qui traversent la frontière comme bon leur semble au détriment des locaux. Selon le président de l’association des bijoutiers de Pikine, il est plus facile de sortir de l’or par la frontière, que de l’acheminer à Dakar en raison des tracasseries douanières. À l’en croire, l’État perd énormément d’argent en laissant ce système perdurer. Il demande aussi au président Sall d’accompagner les bijoutiers à labelliser la bijouterie sénégalaise.