Le président mexicain a reçu la vice-présidente américaine à Mexico mardi à l’issue de sa première tournée internationale qui l’a menée au Guatemala. Les deux pays se sont mis d’accord pour traiter le phénomène migratoire à travers la coopération et l’aide aux pays d’Amérique centrale. Les arrivées de migrants, en particulier du Honduras, du Guatemala et du Salvador, ont atteint en avril leur niveau le plus élevé des quinze dernières années, avec près de 180 000 interpellations sur la frontière.
Avec notre correspondante à Mexico, Emmanuelle Steels
La vice-présidente des États-Unis a conclu, mardi 8 juin, sa première tournée internationale depuis sa prise de fonction en janvier. Un voyage de deux jours, centré sur les questions migratoires, qui l’a menée d’abord au Guatemala puis au Mexique. Le président Andrés Manuel López Obrador (AMLO) l’a reçue pour un long entretien à Mexico pour aborder différents dossiers bilatéraux.
Protocole d’accord
Une « nouvelle ère » commence dans les relations entre les États-Unis et le Mexique, a déclaré Kamala Harris qui a salué des « discussions franches » avec le chef de l’État mexicain. D’ailleurs, les deux pays ont montré qu’ils partageaient désormais une même vision du phénomène migratoire : ils ont signé un protocole d’accord pour s’attaquer aux causes profondes de l’émigration dans les pays d’origine.
C’est là qu’il faut créer des opportunités, selon le président López Obrador. « Personne n’émigre, en laissant sa famille, par choix. Les gens partent par nécessité, a-t-il rappelé. La solution ne passe par des mesures coercitives. Il faut offrir des alternatives. Et le mieux serait que ces personnes puissent travailler et être heureuses là où elles sont nées. »
« Il est nécessaire de donner la priorité à ce qui se passe à la frontière et nous devons donner la priorité » aux causes qui poussent des milliers de candidats à l’immigration vers les États-Unis, a-t-elle déclaré lors d’une conférence de presse à l’issue de cette rencontre. Mme Harris a également indiqué qu’elle se rendrait elle-même sur la frontière à une date qu’elle n’a toutefois pas précisée.
De « l’espoir » pour les populations
À l’issue de sa rencontre avec le président mexicain, Kamala Harris a parlé d’envoyer de l’espoir aux populations d’Amérique centrale. « Nous, en tant que gouvernement des États-Unis, avec nos alliés comme le Mexique, nous savons que si nous arrivons à insuffler aux gens de l’espoir, à leur transmettre le message que l’aide est en route, ils suivront leur premier choix et resteront chez eux », a-t-elle déclaré.
Washington prévoit de destiner quatre milliards de dollars à l’Amérique centrale durant les quatre prochaines années. Des aides qui seront cependant conditionnées à la lutte contre la corruption dans la région.