Les États-Unis ont tué dans des frappes des combattants de milices soutenues par l’Iran à la frontière irako-syrienne, dimanche 27 juin, en riposte à la multiplication des attaques de drones contre leurs intérêts en Irak.
« Une poignée de combattants » du Hachd al-Chaabi en Irak ont été tués dans les frappes aériennes menées dimanche par les États-Unis, a indiqué lundi cette influente coalition de paramilitaires pro-Iran.
Le Pentagone a annoncé avoir frappé des milices soutenues par l’Iran en Irak et en Syrie voisine. « Sur ordre du président Biden, les forces militaires des États-Unis ont mené des frappes aériennes défensives de précision contre des installations utilisées par des milices soutenues par l’Iran dans la région de la frontière Irak-Syrie », a indiqué le porte-parole du Pentagone John Kirby dans un communiqué dimanche. Des frappes qui ont visé des centres opérationnels et des dépôts d’armes situés dans deux endroits en Syrie et un endroit en Irak.
« Nous avons déjà dit que nous ne resterions pas silencieux face à la présence des forces d’occupation américaines qui va à l’encontre de notre constitution et du vote des députés (…) Nous vengerons le sang de nos martyrs », a ajouté la coalition regroupant l’ensemble des forces pro-Iran en Irak, dont certaines factions agissent parfois hors du cadre du Hachd.
Au moins cinq combattants de milices irakiennes soutenues par l’Iran ont été tués et plusieurs autres blessés, a annoncé l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), une organisation non gouvernementale basée à Londres qui s’appuie sur un vaste réseau de sources en Syrie.
Le Premier ministre irakien Moustafa al-Kazimi a dénoncé les frappes américaines, estimant qu’il s’agissait d’une « violation flagrante de la souveraineté » de son pays.
C’est la deuxième opération de ce genre depuis l’arrivée au pouvoir du président Biden. Une frappe dans l’est de la Syrie avait tué en février plus d’une vingtaine de combattants, selon l’OSDH.
Multiplication des attaques de drones
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Les intérêts américains en Irak ont été la cible d’attaques répétées ces derniers mois. Les États-Unis accusent systématiquement les factions pro-Iran d’en être responsables. « Les cibles ont été sélectionnées car ces installations sont utilisées par des milices soutenues par l’Iran qui sont impliquées dans des attaques à l’aide de véhicules aériens non-habités (UAV) contre des personnels et des installations américaines en Irak », a ajouté le porte-parole du Pentagone.
« Le président Biden a été clair sur le fait qu’il fera le nécessaire pour protéger le personnel américain », a expliqué le porte-parole du Pentagone, rapporte notre correspondante à New York Loubna Anaki.
Depuis le début de l’année, plus de quarante attaques ont visé les intérêts des États-Unis dans le pays, y compris des sites utilisés par la CIA et les forces spéciales. Près de 2 500 soldats américains sont déployés dans le cadre d’une coalition internationale de lutte contre le groupe jihadiste État islamique. L’utilisation nouvelle des drones est un casse-tête pour la coalition car ces engins volants peuvent échapper aux batteries de défense C-RAM, installées par l’armée américaine pour défendre ses troupes.
Un drone « chargé de TNT », selon les autorités kurdes, s’est écrasé en avril sur le QG de la coalition à l’aéroport d’Erbil, dans le nord de l’Irak. Un « drone piégé » s’est également écrasé en mai sur la base aérienne irakienne d’Aïn al-Assad abritant des Américains. Et début juin, trois drones ont visé l’aéroport de Bagdad, où sont aussi déployés des soldats américains et cinq roquettes ont été tirées sur une base aérienne où opèrent des entreprises américaines.
Les États-Unis estiment que Téhéran utilise ces milices armées et ces attaques contre les Américains pour mettre la pression sur Washington et obtenir la levée des sanctions. Interrogé sur ces frappes à son retour de week-end à la Maison Blanche, Joe Biden a expliqué qu’il ferait une déclaration ce lundi sur ces opérations militaires.