Les États-Unis inscrivent les Gardiens de la révolution islamique sur leur liste des organisations terroristes. Le corps fait partie de l’armée iranienne et c’est la première fois que les Américains visent par une telle mesure une entité gouvernementale. L’Iran a immédiatement réagi en qualifiant à son tour les forces américaines dans la région de « terroristes ». Ce qui augmente les risques d’incidents armés entre les deux pays.
« Les Gardiens de la révolution mettent en œuvre la campagne terroriste mondiale du gouvernement iranien », peut-on lire dans le communiqué de la Maison Blanche. Et la présidence américaine prévient : « Faire affaire avec le corps des Gardiens de la révolution islamique, c’est financer le terrorisme ».
Lors d’une conférence de presse, le secrétaire d’État américain Mike Pompeo a appelé toutes les entreprises et banques du monde entier à couper tout lien financier avec cette entité de l’armée iranienne. Il a qualifié les responsables du régime de mafieux et a déclaré : « avec cette désignation nous disons clairement que non seulement l’Iran soutient le terrorisme, mais qu’il est lui-même directement impliqué dans le terrorisme. »
Concrètement, cette mesure permet de qualifier de crime fédéral tout soutien matériel aux Gardiens de la révolution. Un crime passible d’une peine pouvant aller jusqu’à vingt ans de prison.
La liste noire des Américains comprenait déjà 67 organisations considérées comme terroristes, mais c’est la première fois qu’elle intègre l’ensemble d’un corps militaire étranger. Il s’agit selon le département d’État d’une étape décisive dans la campagne de pression maximale menée par les Américains contre le régime iranien.
La riposte de Téhéran
La décision de Téhéran est tombée immédiatement après celle des États-Unis. Le Conseil suprême de la sécurité nationale, qui regroupe tous les hauts dirigeants politiques et militaires du pays, a qualifié les États-Unis de gouvernement soutenant le terrorisme.
Il a également affirmé que le commandement militaire américain dans la région, le Centcom, et toutes les forces liées à ce commandement sont des « éléments terroristes ».
Le Centcom comprend les forces stationnées dans le golfe Persique, au Moyen-Orient, mais aussi en en Afghanistan et en Asie centrale. Ce qui augmente considérablement les risques de confrontations directes entre l’Iran et les États-Unis en particulier dans le golfe Persique.
En effet, les Gardiens de la révolution contrôlent le détroit d’Ormuz et tous les navires, notamment militaires, qui entrent dans le golfe Persique. La décision américaine va certainement renforcer le poids des Gardiens de la révolution sur l’échiquier politique iranien, alors qu’ils contrôlent déjà une partie importante de l’économie du pays.
Les sociétés liées à l’armée d’élite iranienne sont présentes dans de nombreux projets d’infrastructure, notamment dans le domaine énergétique.