Les incohérences sur l’’arrêté du gouverneur de Dakar

C’est à n’y rien comprendre dans l’arrêté de ce vilain gouverneur de Dakar qui voudrait nous confiner chez nous durant les fêtes de fin d’année. Dans ce pays d’une morosité inquiétante, les autorités voudraient donc garder entre les quatre murs de sa maison si elle en a bien sûr ! la plèbe. Autrement dit, il sera interdit à nos compatriotes, grands noceurs devant l’Eternel, de s’encanailler durant les fêtes de fin d’année. Pendant certainement que les gens d’en haut vont « s’enjailler » dans leurs palais de luxe. L’argument de ces messieurs et dames qui nous gouvernent serait d’éviter une propagation de ce salaud de virus qui serait devenu plus mortel.

Soit ! L’heure n’était-elle pas plus grave quand une communauté religieuse faisait fi de ces précautions sanitaires ? Rassemblement pour rassemblement. De quoi s’agissait-il donc quand le Chef encensait son nouveau copain au Grand Théâtre qui ne reçoit plus de spectacles mais a été ouvert spécialement pour des remises de prix bidon à des gens inconnus de la plèbe ? L’armée mexicaine avait, elle-même, célébré l’anniversaire de sa formation politique. Un parti marron-beige dont tous les membres fondateurs sont au frigo tandis que les transhumants trustent les ministères les plus prestigieux mais aussi les directions des sociétés les plus juteuses ! Cet anniversaire du parti-Etat, donc, était célébré dans un contexte où l’on nous effrayait avec la possibilité d’une seconde vague qui s’est apparemment bien installée.

Pourquoi et de quoi avoir peur ? Surtout que le Chef nous avait appelés à vivre avec le monstre. Et de fait, nous sommes si habitués à ce virus qu’il ne nous fait plus peur. Il faut bien que la vie suive son cours et que l’économie fonctionne. On ne comprend donc pas ces nouvelles restrictions qui pourraient hypothéquer la vie de milliers d’acteurs culturels déjà appauvris par quatre mois de confinement strict et qui ne comptent que sur leur art pour vivre. Mais le plus incohérent, surtout, c’est de priver une communauté de fêter Noel, pendant que d’autres ont célébré leur évènement en foulant au pied les règles édictées par les pouvoirs publics.