Les Journalistes Sportifs Donnent Leur Avis sur la CAN tous Les 4 Ans

Les journalistes sportifs sénégalais interrogés par l’APS ont des positions divergentes sur la proposition faite à l’Afrique par le président de la Fifa d’organiser la Coupe d’Afrique des nations (CAN) tous les quatre ans au lieu de la périodicité actuelle.

La proposition du président de la Fifa pourrait s’expliquer par la mondialisation du football, un processus auquel l’Afrique ne pourra pas se soustraire, selon Mamadou Koumé, formateur au Centre d’études des sciences et techniques de l’information, l’institut de journalisme et de communication de l’Université Cheikh-Anta-Diop de Dakar.
« On n’y échappera pas », a-t-il insisté, estimant que l’Afrique doit demander une contrepartie à une organisation de la CAN tous les quatre ans.
« L’Afrique du football peut demander à la Fifa d’augmenter son aide en termes d’infrastructures et de formation », a ajouté l’ancien reporter sportif au quotidien Le Soleil.
De l’avis de Mamadou Koumé, ex-président de l’Association nationale de la presse sportive du Sénégal, les footballeurs professionnels africains évoluant en Europe vont adhérer à la proposition faite à la Confédération africaine de football par le président de la Fifa, samedi, à Rabat.
Pour Hubert Mbengue, le directeur de publication de Record, un quotidien sportif privé sénégalais, « cette proposition d’Infantino ne manque pas de pertinence ».
« Outre les arguments qu’il a avancés à propos des finances, des infrastructures et de la préparation, les professionnels qui constituent l’essentiel des effectifs des sélections africaines vont avoir quelque moment de répit, car ils ne seront plus obligés d’enchaîner les compétitions », a-t-il expliqué.
Et Mamadou Koumé et Hubert Mbengue d’ajouter que la périodicité proposée par le président de la Fifa pourrait permettre de mieux organiser certaines compétitions comme le Championnat d’Afrique des nations.
Françoise Seck, journaliste à la RTS, Mor Bassine Niang, du quotidien Record, et Oumar Diarra, journaliste indépendant, ne partagent pas les avis de leurs deux confrères.
La journaliste de la télévision publique sénégalaise estime que déjà avec une CAN tous les deux ans, « on ne joue pas assez en Afrique ». Dès lors, passer à une CAN tous les quatre ans va aggraver le manque de temps de jeu des footballeurs africains, laisse entendre Françoise Seck.
« Il y a beaucoup trop de choses » dont il faut s’occuper concernant le football africain, a-t-elle souligné, ajoutant que la réforme devrait porter sur les infrastructures et le nombre de pays qui jouent la CAN.
Françoise Seck se prononce pour le maintien de l’organisation de la Coupe d’Afrique des nations tous les deux ans et la réduction à 16 du nombre d’équipes prenant part à la phase finale.
Pour Oumar Diarra, organiser la CAN tous les quatre ans revient à donner le « coup de grâce » au football africain. Cette proposition du président de la Fifa cache la « volonté de protéger les clubs européens », soutient-il.
« Je pense que Gianni [Infantino] se moque des Africains. Tenir une CAN tous les quatre ans, c’est tuer le football africain », a soutenu Mor Bassine Niang.
Sa consœur Mariama Souané de Radio Sénégal (publique) opte pour le maintien de la périodicité actuelle. Organiser la CAN tous les deux ans « permettra de construire des stades et de promouvoir certains joueurs », a-t-elle dit.
APS