Les législatives irakiennes voient naître des alliances inédites

Alors que les élections législatives se tiennent samedi 12 mai, et après des années de division et de conflits confessionnels, les Irakiens semblent disposés à surmonter leurs différences. Les partis politiques sont rassemblés en coalitions. Les clivages sont, semble-t-il, laissés de côté pour répondre à une volonté populaire et désormais certains sunnites et chiites s’associent, des mouvements à tendance islamique et des communistes se regroupent également.

Avec nos envoyés spéciaux à Bagdad, Sami Boukhelifa et Richard Riffonneau

A deux jours du scrutin, c’est l’effervescence au siège des « sadristes ». Le parti soutenu par Moqtada al-Sadr, leader chiite, et les communistes irakiens se présentent ensemble aux législatives. L’alliance des turbans noirs à la faucille et au marteau ? Aucune contradiction, insiste Mohamed Al Helfi, responsable de la campagne électorale de ce parti conservateur.

« Notre alliance avec les communistes est dans l’intérêt du pays. Elle dépasse les questions idéologiques islamique ou communiste. Nous voulons des dirigeants compétents, peu importe leur appartenance politique, explique-t-il. Au final nous sommes tous Irakiens et nous avons un objectif commun : chasser les corrompus du pouvoir ».

Changement de lieu et d’ambiance au siège du Parti communiste irakien. Son secrétaire général Raed Fahmi, insiste lui sur un point : entre son mouvement et les sadristes technocrates personne n’a trahi son identité.

« Il y avait des réticences pour travailler les uns avec les autres et cela a diminué dans le sens où l’on peut désormais communiquer, affirme-t-il. Ils ont même coordonné des actions communes et en même temps chacun a reconnu les limites sur lesquelles on s’entend et nos différences. Et on a accepté ces différences ».

L’alliance des deux partis a été baptisée « La Marche pour les Réformes ». Elle compte également cinq autres formations majoritairement laïques.

RFI