Plus de 3,7 millions d’électeurs sont appelés aux urnes, ce dimanche 6 mai au Liban, pour élire 128 députés, à égalité entre musulmans et chrétiens, neuf ans après le dernier scrutin législatif et trois prorogations controversées du mandat de la Chambre. La guerre en Syrie et l’absence de consensus sur la loi électorale n’ont cessé de retarder le scrutin.
A Beyrouth, les électeurs étaient peu nombreux ce dimanche matin, à l’ouverture du bureau de vote visité par notre envoyée spéciale, Murielle Paradon. Un bureau très sécurisé : pas moins de 24 policiers sont présents dans l’école, et l’armée à l’extérieur patrouille rappelant que le Liban, qui a vécu de nombreuses périodes d’instabilité, a été frappé ces dernières années par les attentats.
Malgré ce départ timide, les experts en questions électorales s’attendent à une affluence record, dans un pays où le taux de participation dépasse rarement les 53 %. Celle-ci serait due au mode de scrutin proportionnel, appliqué pour la première fois, et qui élargit les perspectives de percées pour les indépendants et les mouvements de la société civile.
L’une des nouveautés de ce scrutin, c’est en effet l’apparition de listes indépendantes. Dans la circonscription où se trouve l’envoyée spéciale de RFI, il y en a sept sur les neuf proposées.
De l’espoir pour les candidats indépendants
Ces nouvelles têtes sont souvent issues de la société civile, elles ont pu se présenter car le scrutin législatif est désormais à la proportionnelle et les petits candidats ont une chance d’être élus, même si les partis traditionnels devraient restés majoritaires au Parlement.
Certains électeurs mettent en tout cas beaucoup d’espoirs dans ces nouveaux candidats. Ils ont envie de changement dans un Liban où la corruption, le clientélisme sont souvent dénoncés. Les défis économiques sont aussi nombreux. « Il faut de l’emploi pour nos jeunes », martèle une personne âgée.
RFI