Quelles conséquences a l’escalade entre l’Iran et les États-Unis sur les marchés pétroliers ? Les cours du brut sont repartis à la hausse après la mort du général iranien Soleimani, tué par une attaque aérienne américaine. L’action de certaines compagnies pétrolières profite de la montée des tensions, mais pas la compagnie saoudienne Aramco.
L’action de Saudi Aramco a plongé de près de 2 % ce dimanche, jour de réouverture des Bourses des pays du Golfe. L’assassinat du général iranien par les États-Unis fait craindre une escalade dans laquelle l’Iran pourrait viser les installations pétrolières de l’Arabie saoudite, déjà frappées par des drones à la mi-septembre. Bien sûr, ce n’est pas une perspective qui encourage à investir dans la compagnie pétrolière saoudienne.
Saudi Aramco plonge, l’action des producteurs de schiste américain s’envole
En revanche, les compagnies productrices de pétrole de schiste aux États-Unis, à l’abri des ripostes potentielles, profitent du rebond des cours du pétrole. Leur action a déjà fortement grimpé vendredi. De 2 % pour Centenial, de 3 % pour Continental, de près de 9 % pour Whiting. Une bulle d’oxygène pour ces entreprises très endettées confrontées qui plus est au ralentissement de la production américaine de pétrole de schiste.
Désormais les marchés pétroliers s’interrogent sur la gravité des ripostes qui seront échangées par l’Iran et les États-Unis. Eurasia Group attend un affrontement de faible intensité pendant un mois, avec des attaques des milices pro-iraniennes près des bases américaines ou comme cela s’est produit dimanche soir dans certains quartiers de Bagdad.
Frapper les gisements du sud de l’Irak ferait flamber les cours
L’Iran pourrait aussi choisir d’intensifier son harcèlement contre les tankers qui empruntent le détroit de Bab el-Mandeb, 6 millions de barils par jour, et bien sûr le détroit d’Hormuz, 21 millions de barils par jour. Le coût des assurances maritimes devrait continuer de grimper et la volatilité des prix du pétrole s’accroître, avec des poussées de fièvre régulières.
Mais la plus forte crainte serait que le conflit s’étende aux gisements du sud de l’Irak, deuxième producteur de l’OPEP avec une production de 4,6 millions de barils par jour désormais. Pour l’instant, les compagnies étrangères se contentent de faire rentrer leurs expatriés par mesure de sécurité, mais la production irakienne et les exportations irakiennes ne sont pas affectées. Si c’était le cas, le prix du pétrole pourrait vite grimper à 80 dollars le baril.