Fonsis, Fongip, Prodac… Tous les programmes annoncés depuis six ans pour doper l’emploi des jeunes n’ont pas encore eu les effets escomptés – Au contraire, l’avenir semble incertain pour la jeunesse désormais qualifiée de «bombe sociale»
Toc et retoques pour sauver la face. Tous les programmes annoncés depuis six ans pour doper l’emploi des jeunes n’ont pas encore eu les effets escomptés.
Au contraire, l’avenir semble incertain pour la jeunesse qualifiée de «bombe sociale», le 19 mars dernier par le conseiller économique du Premier ministre, Moubarack Lô. «Avec l’emploi des jeunes, le pays fait face à une véritable bombe sociale (…) Donc, il faut absolument trouver une solution pour anticiper sur ces difficultés potentielles. (…) Si vous avez une population jeune, avec 300 mille jeunes qui entrent chaque année sur le marché du travail, que vous ne soyez pas capables d’offrir un emploi à tous ces jeunes, bien évidemment, progressivement, vous avez beaucoup de jeunes désœuvrés et c’est ça qui constitue une bombe sociale dans le futur», disait-il lors de l’atelier de lancement, de partage et de contribution à la réactualisation du Plan d’action opérationnel pour l’emploi des jeunes (Paoej).
Un sombre constat qui prouve l’échec des mécanismes d’accompagnement des entreprises mis en place par le pouvoir comme le Fonds de garantie des investissements prioritaires (Fongip), le Fonds des investissements stratégiques (Fonsis), l’Agence nationale pour l’emploi des jeunes (Anpej), le Prodac et autres, censés booster l’emploi des jeunes. Cela, pour tenir la promesse de trouver un travail à 500 mille jeunes pour son mandat.
Mais aujourd’hui, face à ces fiascos, avec l’un des programmes qui s’est mué en gros scandale au point de susciter la démission non acceptée de l’ex-ministre de la Jeunesse, Mame Mbaye Niang, le gouvernement s’est résolu à mettre 30 milliards de francs Cfa en cette veille de présidentielle dans la Délégation générale à l’entreprenariat rapide des jeunes et des femmes (Der) pour accélérer la cadence et sauver la face. Sans méditer les leçons de l’ex-chef militaire chinois Mao Tsé-Toung qui disait que «l’échec est la clé du succès». Ainsi, la Der, en passe de muer en Compte K2, risque de connaître le même sort.
Mais, Macky Sall, qui jette encore ses promesses à la poubelle (voir ailleurs), estime que sa Der va donner une «chance de succès à chaque talent, à chaque projet viable».