Imaginez des hommes venus d’un autre univers, d’un autre espace géographique loin d’un concert folklorique ou d’une représentation statique de ce que serait leur musique, le groupe aux contours variables tant il compte de collaborations s’apprête à faire des merveilles.
D’un point de vue occidental, on entend dans leur musique un blues né comme toutes les bonnes mélodies du genre de l’improvisation principalement. Poursuivant la magie, Tinariwen raconte ce qui pourrait être une légende (tant cela semble poétique) autour de la création de leur neuvième album enregistré sur la route comme les nomades qu’ils sont. Au départ du Maroc en direction de la Mauritanie et avec un camping-car aménagé en studio et leur équipe de production française, Amadjar («l’étranger de passage», en tamasheq, une des langues touaregs) est né. Finalement, l’album sera enregistré sous une grande tente en plein désert sans l’aide d’aucune machine et en très peu de prises. Et il semble emprunter autant au blues classique du sud des États-Unis qu’aux musiques touaregs répétitives. La tradition de musique africaine se confirme avec la présence dans l’album de la griotte mauritanienne Noura Mint Seymali et son mari le guitariste Jeiche Ould Chighaly.Après dix-sept ans à travers le monde, leur musique a fait des émules, à en croire les nombreux invités et collaborations qui s’ajoutent à l’album.