À l’issue de leur initiative, ledit coordinateur a dénoncé les voyages organisés par un réseau de privés/camouflés dans des agences de placement clandestins dans l’objectif de les exploiter par le travail et la prostitution forcée’’. Mais, il aura dénoncé vivement le calvaire que vivent ces Sénégalais de la Diaspora. Et dont la plupart s’activent, selon lui, dans les travaux domestiques, le Btp, l’élevage, l’agriculture sous la tutelle d’un tuteur, ou de celui qui l’a adopté, ignorant totalement les termes de leur contrat de travail.
‘’Frappés par le chômage et les difficultés de la vie, de jeunes Africains font tout pour partir à leurs risques et périls. Certains ressortissants d’Afrique de l’Ouest passent par le Sénégal, le Mali, l’Éthiopie pour se rendre au Koweït. Une fois arrivés à l’aéroport de Jeddah, ils sont alignés comme du bétail, séquestrés dans de petits bureaux secrets et vendus comme des esclaves par des maîtres esclavagistes. Pour éviter aux agents de perdre leurs investissements financiers, ils sont vendus à des tiers Arabes qui confisquent ou brûlent leur passeport avant que les 3 mois de séjour légal ne s’épuisent’’.
‘’Les domestiques eux, poursuit-il, travaillent presque 21 heures par jour et ne dorment que 3 heures. Une seule personne se charge de tous les travaux ménagers, sans oublier les sanctions à coups de fouet et les viols dont ils font l’objet. Ils sont maltraités comme des ânes, pour dire des animaux. Les récalcitrants vont jusqu’à commettre des délits sur leurs patrons pour pouvoir aller en prison. Des prisons où les détenus sont entassés par centaines et n’y mangent pas à leur faim, dorment peu et subissent des tortures qui finissent souvent par des morts d’homme’’, s’indigne le Carism.
Le sieur Sène qui a fait face à la presse, s’est apitoyé sur le sort ‘’des Sénégalais et des Gambiens qui ont payé le lourd tribut. Certains sont rentrés au bercail avec des traumatismes’’. D’où l’invite faite aux autorités administratives Sénégalaises, l’Oim (Organisation internationale pour les migrations) et d’autres associations de défense des droits de l’homme, d’affréter des avions pour le retour volontaire des migrants en détresse dans les pays du Golfe et des Émirats Arabes Unis. Comme il en est des 4 000 Sénégalais et 65 000 Africains rapatriés de la Libye de 2007 à nos jours’’.
Le Coordinateur du Carism d’appeler les autorités étatiques à criminaliser ‘’la loi 2005-06, au Sénégal à l’instar de la loi 2015-036 au Niger, sur la traite des personnes, les pratiques assimilées et la protection des victimes doit être appliquée contre les racketteurs, aux membres des réseaux mafieux de passeurs organisés et d’agences clandestins tapis dans l’ombre’’.
Et vu le travail que doit mener la société civile, dans cette lutte, il a relevé qu’en tant qu’organisation, ses pairs et lui devraient ‘’agir ensemble de manière efficace et coordonnée sur le plan national, régional et international pour prévenir la dégradation des conditions de travail et de vie des travailleurs migrants et lutter contre toutes les formes de discrimination, de racisme, de xénophobie’’. Une lutte qui passe par la mise en place d’un cadre multi latéral et multi-acteurs de gestion de la migration internationale pour veiller au respect des droits humains des migrants, leur droits économiques et sociaux, les accords bilatéraux et multilatéraux, la protection des migrants et des convention internationale sur la migration’’, entre autres.