Au moment où le Président de la République annonce 65 000 emplois publics qui seront payés avec les maigres ressources du pays, paradoxalement, les professions libérales restent fermées aux milliers de jeunes diplômés. Ces professions dans lesquelles, rappelons-le, l’Etat ne verse aucun salaire.
Les métiers du droit en constituent le parfait exemple. Les notaires, les huissiers de justice, les commissaires-priseurs, les experts-judiciaires, en complicité avec certaines forces occultes tapies dans l’ombre du Ministère de la Justice, ferment leurs portes aux jeunes diplômés.
Jusqu’à aujourd’hui, le Sénégal ne compte qu’une cinquantaine de notaires pour une population de 16 millions d’habitants, loin des ratios standards en vigueur dans ces professions. Il en est de même des huissiers, 53 au total, et des autres professions pourtant dites libérales. Leur ouverture aux diplômés serait d’un grand apport dans la lutte contre le chômage.
Nous constatons, toutefois, que les concours pour y accéder ne sont presque jamais organisés et que, quand c’est le cas, ceux qui réussissent ne sont pas intégrés. Les 22 notaires issus du concours de 2013, attendent toujours leur décret de nomination, les huissiers de la cohorte de 2017 vivent une situation similaire.
Pendant ce temps, d’autres personnes ayant échoué aux concours, sont parachutées et des charges de notaire et d’huissier leur sont actuellement attribuées, simplement parce qu’elles sont des clercs d’officiers ministériels.
Ainsi, le Regroupement des Diplômés Sans Emploi du Sénégal avec le Réseau des doctorants en droit et le collectif des éducateurs spécialisés des promotions 2007 à 2011, organisent un sit-in le mardi 1er juin mai 2021, à 10 heures, devant le ministère de la justice, pour fustiger les agissements du Ministre de la justice et exiger la démocratisation des professions libérales.
Ainsi, nous réclamons l’ouverture des concours du notariat, d’huissiers de justice, celui des commissaires-priseurs, la réglementation des clercs, le recrutement des 50 éducateurs spécialisés, la règlementation des clercs et le retrait de l’arrêté d’aptitude à 11 clercs huissiers, agréé frauduleusement par le ministre de la justice. La nomination des 22 notaires qui ont réussi au concours de 2013 de même que tous les autres, sont une exigence. La transparence et l’équité dans les recrutements en cours, sans clientélisme politique, doit être une règle.