Une coalition de pays « volontaires » de l’UE pourrait prendre en charge entre 1 000 et 1 500 enfants pour « soutenir la Grèce », a annoncé le gouvernement allemand lundi.
Une coalition de pays « volontaires » de l’Union européenne pour venir en aide aux jeunes migrants. Le gouvernement allemand a annoncé, lundi 9 mars, qu’un ensemble de pays européens, dont les noms n’ont pas encore été précisés, envisage de prendre en charge 1 500 enfants migrants actuellement bloqués sur les îles grecques.
« Au plan européen, une négociation se tient ces jours-ci au sujet d’une solution humanitaire avec l’objectif d’organiser la prise en charge de ces enfants dans le cadre d’une “coalition des volontaires” », a souligné le gouvernement allemand dans un communiqué.
Cette annonce intervient alors que le chef d’Etat turc, Recep Tayyip Erdogan, est attendu lundi à Bruxelles pour des entretiens avec les responsables de l’Union européenne au sujet de la situation des migrants à la frontière turco-grecque.
« Nous voulons aider la Grèce à faire face à la situation humanitaire difficile de 1 000 à 1 500 enfants se trouvant sur les îles » du pays, ont ajouté les partis de la coalition gouvernementale de la chancelière Angela Merkel, conservateurs et sociaux-démocrates allemands, à l’issue d’une réunion de plusieurs heures ayant commencé dimanche soir.
« Il s’agit d’enfants qui, en raison d’une maladie, ont urgemment besoin de soins, ou d’enfants non accompagnés et âgés de moins de 14 ans, pour la plupart des filles », ont-ils expliqué.
Situation très précaire de nombreux mineurs
Les partis de gauche allemands font pression depuis plusieurs jours pour que l’Europe, et l’Allemagne en particulier, prennent en charge les enfants déjà présents en Grèce ou se pressant à la frontière turco-grecque, après la diffusion d’images sur la situation très précaire de nombreux mineurs sur place.
Certains responsables du parti conservateur d’Angela Merkel, l’Union chrétienne-démocrate (CDU), avaient toutefois exprimé ces derniers jours leur scepticisme, redoutant d’envoyer aux migrants un mauvais « signal », celui qu’ils seraient à nouveau les bienvenus en Allemagne. Le pays a accueilli plus d’un million d’entre eux à la suite de la crise des migrants de 2015, ce qui a créé des remous politiques importants pour la chancelière et dopé les partis d’extrême droite.
Des milliers de personnes tentent de passer la frontière entre la Turquie et la Grèce depuis que le président turc a annoncé le 29 février qu’il cessait de respecter un accord de mars 2016 avec l’Union européenne prévoyant que les migrants restent en Turquie, en échange d’une aide financière européenne à Ankara.
Les autorités grecques ont annoncé jeudi que plus de 1 700 d’entre eux étaient arrivés sur les îles grecques, dont des mineurs, venant s’ajouter aux 38 000 déjà présents qui surpeuplent les camps de réfugiés dans des conditions de plus en plus précaires. Cette situation tendue réveille en Europe le souvenir de la crise migratoire de 2015.
Le président turc a toutefois envoyé dimanche 8 mars un signal d’apaisement envers l’Europe en donnant l’ordre aux gardes-côtes d’empêcher les migrants de traverser la mer Egée. Il a aussi annoncé dimanche se rendre lundi en Belgique afin de discuter de la question migratoire avec des responsables de l’Union européenne, peu après avoir appelé la Grèce à « ouvrir les portes » aux migrants.