Le Royaume-Uni découvre, pour ces fêtes de fin d’année, un calendrier de l’Avent un peu particulier. Chaque jour jusqu’à Noël, au moins une grève agite le pays. Les commentateurs politiques avaient prévu, depuis cet été, un hiver du mécontentement…
Les chemins de fer sont mobilisés toute la semaine. Les postiers, mercredi 14 décembre et le lendemain, les infirmières, jeudi 15 décembre, raconte la correspondante de RFI à Londres, Emeline Vin. Et ce scénario sera de mise tout le mois de décembre, avec les ambulanciers, le personnel douanier dans les aéroports, les fonctionnaires du ministère de l’Agriculture. Plus tôt dans le mois, les enseignants ont également débrayé. Pas un jour du mois de décembre ne se passe sans une mobilisation.
Dans l’ensemble, tous réclament des hausses de salaire. La majeure partie d’entre eux n’ont pas été revalorisés depuis des années. Or, le Royaume-Uni connaît une période d’inflation très élevée, plus de 10%, alimentée par la hausse des prix de l’énergie, notamment sous l’effet de l’invasion russe de l’Ukraine. Un chiffre qui fait dire aux syndicats qu’à moins d’augmenter les salaires d’autant, les employés vont perdre du pouvoir d’achat.
Il y a aussi des revendications un peu plus spécifiques. Les postiers, par exemple, s’opposent à une réorientation de leurs services vers les colis, qui les ferait travailler le dimanche. Les soignants dénoncent, eux, la dégradation des conditions de prise en charge des patients. Bref, tous demandent plus de moyens pour le service public. Les négociations n’avancent pas, le gouvernement refuse des augmentations trop importantes pour ne pas nourrir l’inflation. Et les syndicats refusent toute offre à un seul chiffre.
Les transports très affectés
Ces grèves, surtout celles des transports, bousculent beaucoup la vie quotidienne. Selon le syndicat RMT, 40 000 de ses membres qui travaillent sur le réseau ferré Network Rail et quatorze compagnies de train se joindront au mouvement, prévu ce mardi 13 décembre et jusqu’à samedi, ainsi que quatre jours en janvier. Des agents de sécurité d’Eurostar, des agents de la police aux frontières qui contrôlent les passeports dans les aéroports débrayent également, contraignant le gouvernement à envisager un déploiement de militaires pour effectuer les contrôles.