Le Conseil supérieur libanais de Défense a recommandé que Beyrouth soit déclarée ville sinistrée après l’explosion massive dans son port mardi, que l’état d’urgence soit déclaré pour deux semaines dans la capitale et que l’armée soit chargée d’y assurer la sécurité.
Une explosion d’une puissance considérable a dévasté le port de Beyrouth et une partie de la ville, tuant au moins 78 personnes et blessant près de 4.000 autres selon le dernier bilan communiqué à Reuters par le ministre de la Santé, et provoquant des dégâts spectaculaires.
Les autorités ont fait savoir qu’elles s’attendaient à ce que le bilan s’alourdisse encore, alors que les équipes de secours continuaient de fouiller les décombres après la tombée de la nuit.
Il s’agit de la plus importante explosion survenue depuis des années à Beyrouth, réveillant des souvenirs douloureux pour une population habituée aux attentats et à la guerre, dans un pays déjà en proie à une grave crise économique et à un regain des nouvelles contaminations au coronavirus.
Le président Michel Aoun a déclaré que 2.750 tonnes d’ammonium de nitrate étaient stockées depuis six ans dans le port sans mesures de sécurité, décrivant cela comme “inacceptable”.
Un conseil des ministres se tiendra en urgence mercredi, a-t-il par ailleurs fait savoir, précisant que l’état d’urgence devrait être déclaré pour deux semaines.
“Nous assistons à une terrible catastrophe”, a déclaré le chef de la Croix Rouge libanaise, George Kettani, à la chaîne de télévision Al Mayadeen. “Il y a des morts et des blessés partout, dans toutes les rues et dans tous les quartiers, qu’ils soient proches ou éloignés de l’explosion”, a-t-il dit.