Liban: Saad Hariri propose une série de mesures inédites pour résoudre la crise

Le Premier ministre libanais Saad Hariri a intensifié ses concertations le 20 octobre avec toutes les forces politiques pour tenter d’obtenir leur soutien à un « plan de sauvetage » économique qui sera discuté le lendemain par le Conseil des ministres. Ces démarches se déroulent alors que le mouvement de contestation populaire est entré sans sa quatrième journée, caractérisée par une mobilisation massive sans précédent.

Avec notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh

Le plan de sauvetage préparé par le Premier ministre libanais Saad Hariri constitue une réelle rupture avec les politiques économiques et financières passées. Il propose un budget 2020 ne comprenant aucune nouvelle taxe, avec un déficit avoisinant 0%. Au lieu d’aller chercher l’argent dans les poches des classes les plus démunies, il prévoit de mettre le secteur bancaire à contribution à hauteur de 3 milliards de dollars.

Il promet aussi une accélération du plan de réhabilitation du secteur de l’électricité, avec le retour de l’alimentation en courant électrique 24h sur 24 l’année prochaine. Le Premier ministre propose une réduction de moitié des salaires des ministres, des députés et le plafonnement des émoluments des hauts fonctionnaires de l’État et des magistrats.

Critiques de Joumblatt

Ce plan, qui comporte aussi d’autres mesures qualifiées d’« inédites », a été accepté par les principaux partis et doit être discuté ce lundi 21 octobre à midi par le Conseil des ministres, qui se réunit pour la première fois depuis le début de la crise, le 17 octobre au soir.

Mais avant même qu’il ne soit étudié par le gouvernement, le chef druze Walid Joumblatt en a atténué l’impact et l’efficacité. L’ancien allié du Premier ministre a estimé que les propositions de Saad Hariri ne seront pas acceptées par les manifestants. Renouant avec l’escalade, il a réclamé le départ du gouvernement du ministre des Affaires étrangères, Gebran Bassil, gendre et dauphin du président Michel Aoun.

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Dimanche, la mobilisation était massive : des centaines de milliers de personnes, à Beyrouth et dans d’autres villes du pays, ont réclamé le départ de la classe politique, dans une ambiance festive.

C’est une grande joie, car nous sommes tous unis. Nous sommes tous ensemble contre tous les politiciens, tous !

rfi