La réunion d’urgence ce dimanche à Vienne des pays signataires du plan d’action conjointe sur le programme nucléaire de l’Iran a été « constructive » selon le vice-ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, mais Téhéran va continuer à réduire ses engagements en ce domaine si les Européens ne parviennent pas à sauver cet accord dont se sont retirés les États-Unis.
Avec notre correspondante à Vienne, Isaure Hiace
Ces dernières semaines, les Européens ont réitéré leur volonté de tout faire pour sauver l’accord, mais n’ont pas caché leur préoccupation due à la récente décision de l’Iran de s’affranchir de certains de ses engagements, en produisant notamment de l’uranium enrichi à au moins 4,5%, un niveau prohibé par l’accord.
L’Iran, durement touché par les sanctions américaines, demande de son côté aux Européens de l’aider à contourner ces sanctions, en lui permettant notamment de vendre son pétrole à l’étranger.
À ce sujet, le vice-ministre iranien des Affaires étrangères a mis en garde les Européens à l’issue de la réunion : « Tout obstacle à la façon dont l’Iran exporte son pétrole va à l’encontre » de l’accord sur le nucléaire, a expliqué Abbas Araghchi, faisant référence à l’arraisonnement début juillet d’un pétrolier iranien par les autorités britanniques au large de Gibraltar.
Mais le dialogue n’est pas rompu puisque ce dernier a salué une réunion « constructive » ce dimanche. Malgré les plaintes des deux côtés, les discussions ont été « bonnes ». Une nouvelle réunion de la commission conjointe pourrait être convoquée, cette fois au niveau ministériel, dans les semaines à venir. Le temps presse en effet, car l’Iran menace de s’affranchir d’autres engagements en septembre prochain.
Pression sur les Européens
Durement touché par les sanctions américaines, l’Iran a décidé de ne plus respecter une partie de ses engagements dans le cadre de l’accord nucléaire. Téhéran a dépassé la limite des 300 kilogrammes d’uranium enrichi et a décidé d’augmenter son taux d’enrichissement d’uranium, explique Siavosh Ghazi, notre correspondant à Téhéran. L’Iran veut faire pression sur les Européens pour qu’ils prennent des mesures concrètes afin de protéger l’économie iranienne des sanctions américaines.
Rfi