Le chanteur et député d’opposition Bobi Wine a été interpellé lundi par la police, qui a utilisé du gaz lacrymogène contre ses partisans et le convoi qui l’emmenait vers le lieu d’un concert interdit par les autorités, ont annoncé l‘épouse du chanteur, des partisans et la police.
Le chanteur et député d’opposition Bobi Wine a été interpellé lundi par la police, qui a utilisé du gaz lacrymogène contre ses partisans et le convoi qui l’emmenait vers le lieu d’un concert interdit par les autorités, ont annoncé l‘épouse du chanteur, des partisans et la police.
“Il a été arrêté (dans le quartier de) Busabala, où il devait parler aux médias à propos de l’annulation de son concert par la police”, a déclaré à l’AFP Barbie Itungo Kyagulanyi, l‘épouse du chanteur. “Nous avons contacté ses avocats pour savoir où il est emmené”
Interpellation musclée
Le porte-parole de la police ougandaise Fred Enanga n’a lui pas voulu confirmer une “arrestation”, mais a indiqué que la police “l’a interpellé et l’a emmené en véhicule”.
Un des organisateurs du concert et partisan de Bobi Wine, Moses Mugwanya, présent sur place, a assuré que “la police a pénétré dans la voiture dans laquelle il se trouvait, l’a extrait de force, l’a mis dans un véhicule de police et l’a emmené”.
“Tout le monde autour du véhicule suffoquait à cause du gaz lacrymogène”, a-t-il ajouté.
Bobi Wine, Robert Kyagulanyi de son vrai nom, avait prévu de donner un concert dans un club qui lui appartient sur une plage du lac Victoria. Mais les autorités ont décidé dimanche d’annuler le concert, évoquant des mesures de sécurité insuffisantes.
Lundi, Bobi Wine a tenté de se rendre sur le lieu du concert, qui avait été bouclé par la police.
Avant son arrestation, Bobi Wine avait indiqué sur son compte Twitter que la police tentait de pénétrer dans sa voiture. “Du gaz lacrymogène tiré, des gens battus, beaucoup de d’arrêtés”, avait-il dit.
Plus tard, un message signé “admin” a été publié sur le même compte, assurant que le député a été “violemment arrêté”.
Depuis qu’il s’est affirmé en 2017 comme un ferme opposant du président Yoweri Museveni, 74 ans et au pouvoir depuis 1986, les autorités ont à plusieurs reprises empêché Bobi Wine, 36 ans, de se produire en public.
Le député d’opposition avait été arrêté et inculpé de trahison à la suite du caillassage du convoi de M. Museveni en marge d’une élection législative partielle à Arua (nord) le 14 août 2018. Dans les échauffourées qui avaient suivi ce jour-là à Arua, la police avait ouvert le feu et tué le chauffeur de Bobi Wine.
AFP