Le Tribunal de Grande d’instance de Louga a condamné hier, à six mois assortis du sursis, Issa Boffa Dia et Amadou Samba Bâ pour coups et blessures volontaires et de détention d’arme. Les deux responsables de l’Apr à Louga avaient agressé leur camarade de parti, Idrissa Diop, à Labgar (commune dans le département de Linguère), lors d’une réunion en prélude aux Législatives de juillet 2017.
Touché à une partie vitale, il a été évacué à Dakar, puis en France où il suit tous ses traitements. Pendant ce temps, trois responsables de la tendance adverse, notamment Issa Doffé Dia, Amadou Samba Bâ et Moussa Amadou Sow, accusés d’avoir participé à la bagarre, ont été arrêtés et déférés au parquet de Louga. Leur dossier s’est corsé, car deux frères du maire qui détenaient des certificats médicaux attestant d’incapacités temporaires de 07 et de 15 jours, avaient déposé des plaintes contre ces trois responsables, poursuivis respectivement pour tentative de meurtre, coups et blessures volontaires et détention d’arme sans autorisation administrative.
Placés sous mandat de dépôt à la prison de Louga, le dossier a atterri sur la table du juge d’instruction. Ainsi, après la clôture de l’instruction, le magistrat-instructeur a disqualifié les faits en coups et blessures volontaires et détention d’arme sans autorisation. Conséquence : la liberté provisoire a été accordée aux mis en cause après quelques mois de détention préventive. Le dossier a été enrôlé mercredi en audience correctionnelle. Amadou Samba Ba a été jugé par défaut, contrairement à ses camarades d’infortune, Issa Boffa Dia et Moussa Amadou Sow.
Interrogé sur les faits qui lui sont reprochés, Issa Boffa Dia, qui avait poignardé le maire Idrissa Diop, s’est expliqué : « Ce jour-là, le maire Idrissa Diop avait interdit l’accès de la salle à nos militants. Quand je suis venu pour le raisonner, il m’a donné un violent coup de poing. Pour me venger, je lui ai administré un coup de couteau. Je regrette les faits. J’ai agi sous le coup de la colère. D’ailleurs, le maire lui-même est venu me rendre visite en prison. Aujourd’hui, nos rapports sont des meilleurs ». L’autre prévenu, Moussa Amadou Sow, a nié son implication dans cette bagarre.
« Je ne sais même pas comment on tient un couteau. Nous avions monté dans un premier temps notre comité électoral et sur les 53 responsables présents, seuls 11 ont été favorables au maire. Mais au dernier moment, il a décidé de convoquer sa propre réunion, en nous écartant. Ce que nous ne voulions pas accepter et du coup, une bagarre a éclaté entre nos deux camps. Nous regrettons les faits », s’amende-t-il.
Sans prendre de gants, le parquet a mis en garde les deux responsables politiques : « Le tribunal ne connaît pas la couleur des partis, il gère des faits. Si les gens d’un même parti se bagarrent pendant des élections législatives, on pourrait légitimement se poser des questions, qu’est-ce qu’ils feront à la Présidentielle à venir »?, s’interroge le maitre des poursuites, pour qui « des sanctions exemplaires doivent être prises pour que pareille situation, qui constitue un trouble à l’ordre public, ne se reproduise plus ». Il a requis une peine de 6 mois assortie du sursis à l’encontre des prévenus.
Rendant son verdict, le tribunal a renvoyé Moussa Amadou Sow des fins de la poursuite et a déclaré coupable Issa Boffa Dia et Amadou Samba Bâ coupables du délit de coups et blessures volontaires et de détention d’arme et les a condamnés à 6 mois assortis du sursis.