Le « projet d’extension des écoles des maris », présenté jeudi à Louga par la Direction de l’équité et de l’égalité de genre du ministère de la Femme, vise à favoriser l’appropriation et l’adhésion des communautés aux questions sanitaires et reproductives, a expliqué sa coordonnatrice, Ramata Oumar Sall.
« Le projet écoles des maris est une initiative qui vise à renforcer l’implication des hommes dans la santé de la reproduction, dans la lutte contre les discriminations et toutes formes de violences faites aux femmes et basées sur le genre, dans l’éducation des enfants et dans l’entre-aide familiale », a-t-elle précisé.
Elle s’exprimait lors de la cérémonie de présentation du projet aux maris, autorités administratives, acteurs communautaires, leaders religieux, organisations de la société civile, chefs de services départementaux et « Bajenu Gox » (marraines de quartier) de Louga.
Pour être éligible aux écoles des maris, il faut être un homme marié, accepter que son épouse fréquente les structures sanitaires, avoir au moins 25 ans, être volontaire, être de bonne moralité, cultiver l’harmonie au sein de la famille, être impliqué dans la gestion de la cité, entre autres.
« Dans chaque école des maris, il faut 15 personnes appelées, les pairs maris. Ils vont se réunir dans une structure sanitaire pour dérouler des actions de formation, de sensibilisation et d’autres activités de démultiplications qui visent à renforcer l’implication des hommes au sein de la communauté », a expliqué Ramata Oumar Sall.
Selon un document remis à la presse, au Sénégal, la phase pilote du projet des écoles des maris a démarré en 2012 dans les districts sanitaires de Koumpentoum et Macacolibantang (Tambacounda) et s’est poursuivi jusqu’en 2018.
C’est en 2019 que l’Etat sénégalais a décidé de mettre en place une stratégie nationale pour une meilleure implication des hommes dans les actions en faveur de l’amélioration des conditions de vie des femmes à travers la santé de la reproduction.
« Les résultats obtenus durant cette phase ont été très satisfaisants. Les indicateurs ont été boostés, surtout en matière de santé de la production. C’est la raison pour laquelle le ministère de la Femme a proposé l’extension du projet, pour renforcer l’implication des hommes dans la santé de la reproduction », a expliqué Ramata Oumar Sall.
Selon un document consulté par l’APS, entre 2013 et 2017, le nombre moyen d’enfants par femme est passé respectivement de 5,3 à 4,6. L’indice synthétique de fécondité désiré a chuté, durant la même période, de 4,6 à 4,0. Il a été dans le même temps noté une augmentation continue de la prévalence de la contraception moderne, qui est passé de 16% à 26%.
Ramata Oumar Sall, également juriste et experte en droit humain/ genre, indique que le projet sera exécuté durant un an, dans les régions de Sédhiou, Kolda, Ziguinchor, Louga et Dakar. Il « accordera, dit-elle, une importance à la formation, la sensibilisation et la communication ».
Elle précise que ce projet financé par l’Agence catalane de coopération au développement (ACCD), sera mis en œuvre par le ministère de la Femme en collaboration avec celui de la Santé et de l’Action sociale.