L’Université Cheikh-Anta-Diop (UCAD) de Dakar et la Fondation Bill-et-Melinda-Gates ont annoncé mardi avoir entamé la mise en œuvre d’un projet d’utilisation des données génomiques en vue de l’élimination du paludisme au Sénégal d’ici à 2030.
Ce projet d’une durée de trois ans (2020-2023) est entièrement financé par la Fondation Bill-et-Melinda-Gates.
‘’Ce projet vient appuyer le Programme national de lutte contre le paludisme, dans le cadre des stratégies innovantes d’élimination du paludisme’’, a expliqué le professeur Daouda Ndiaye, chef du service de parasitologie de l’UCAD, lors d’une réunion de lancement de cette initiative de recherche.
Selon M. Ndiaye, ce projet, le premier du genre en Afrique, va permettre, avec l’utilisation des données génomiques, de procéder au contrôle, à la surveillance et à l’élimination du paludisme.
Grâce à cette initiative, le Sénégal peut éliminer le paludisme d’ici à 2030, avec de ‘’nouvelles stratégies’’, assure le parasitologue sénégalais, directeur du Centre international de formation et de recherche sur les agents infectieux et la génomique.
Le service de parasitologie de l’UCAD qu’il dirige a reçu une subvention octroyée par la Fondation Bill-et-Melinda-Gates, pour lutter contre le paludisme, avec la collaboration de l’Université de Harvard (États-Unis).
Les données génomiques seront désormais intégrées à la ‘’cartographie des risques’’, dans le but d’éliminer le paludisme au Sénégal.
‘’La génomique est un outil qui permettra de typer le parasite’’, le but étant de pouvoir ‘’dire que le parasite observé sur une personne vivant à Dakar est un parasite de Kolda ou de Ziguinchor par exemple’’ avait expliqué Daouda Ndiaye lors d’une rencontre sur ce projet, en janvier dernier, à Thiès (ouest).
Des chercheurs et des spécialistes du paludisme venus de plusieurs pays prennent part à la réunion de lancement du projet, à Dakar, pour connaître ce qui se fait au Sénégal dans le domaine de la génomique.
Des organisations de la Gambie, d’Éthiopie, du Mali, de la Tanzanie et d’autres pays sont représentées à cette rencontre.
L’intégration de la génomique dans les indicateurs de l’élimination du paludisme, testée pour la première fois au Sénégal, pourrait être généralisée dans le monde, si les résultats s’avèrent concluants, selon l’UCAD et ses partenaires.