Pour faire face à la propagande russe qui ne diffuse que très peu d’informations à ses citoyens sur l’offensive militaire qui a lieu en Ukraine, les autorités ukrainiennes ont lancé un site recensant les soldats russes présumés tués ou capturés dans leur pays pour aider les Russes à identifier leurs soldats.
Baptisé « 200rf.com », en référence au code utilisé pour les soldats tués au combat, le site comporte des photos de passeports ou documents militaires appartenant à des soldats russes présumés tués depuis l’invasion. Des vidéos de soldats russes présumés capturés sont également diffusées.
« Je sais que de nombreux Russes s’inquiètent de savoir comment et où sont leurs enfants, leurs fils, leurs maris et ce qui leur arrive », explique dans une vidéo sur le site Viktor Androussiv, conseiller du ministre ukrainien de l’Intérieur.
L’opaque bilan russe
Accusé depuis le début de la crise avec l’Ukraine en 2014 de camoufler ses pertes militaires, la Russie a bloqué l’accès au site sur son territoire. « Le site est bloqué en Fédération de Russie sur la base de la décision du bureau du procureur général de la Fédération de Russie », peut-on lire ce lundi sur le site internet.
« Il y a un site dédié, et une hotline, en Ukraine, où ils peuvent appeler et s’enquérir de la situation des soldats russes. Parce que je crois qu’il est profondément injuste que les parents de 4 300 soldats russes tués n’ont aucune idée de ce qui s’est passé pour leurs fils, et qu’ils ne sont pas capables de les enterrer dignement », estime Sergiy Kyslystya, l’ambassadeur ukrainien à l’ONU, au micro de notre correspondante, Carrie Nooten.
Depuis le début de l’offensive militaire jeudi en Ukraine, la Russie a seulement reconnu « des pertes » sans les chiffrer. Le dirigeant de la république russe du Daguestan, dans le Caucase, Sergueï Melikov, a été dimanche le premier responsable à reconnaître la mort d’un soldat russe en Ukraine. Il a publié un message sur sa page officielle sur Instagram, rendant hommage à un officier qui, selon lui, a été tué pendant « l’opération spéciale de défense du Donbass », l’Est ukrainien.
rfi