C’est un coup de tonnerre politique dans cette partie du Nord du Sénégal appelée communément Le Fouta. Jusquà un passé récent réputé terre acquise à Macky Sall, Le Fouta est désormais » décidé à ne plus être une terre de béni oui oui » comme dit un homme politique sénégalais de l’APR que nous avons rencontré à paris.
Entre Macky Sall et le Fouta, cette terre dont sont issus ses parents, et qui était jusqu’à l’élection présidentielle dernière son bastion indiscutable, lui offrant des scores fleuves, le divorce est désormais consommé. En cause, le mécontentement quasi général qui prévaut chez les Foutanké. Qui reprochent au Président de la république de n’avoir tenu pas ses promesses faites à leur endroit lors de la campagne électorale présidentielle dernière. Promesses qui ont trait au bitumage des routes notamment du Daandé maayo, à l’électrification de plusieurs zones, à la construction d’hôpitaux, la liste est longue. Tout est parti de la jeunesse du Fouta regroupée en différents mouvements de revendication qui avaient engagé une série de manifestations il y a quelques mois pour exprimer leur colère. A la longue liste des promesses tenues par Macky Sall, les mouvements y greffèrent d’autres revendications: Construction d’universités, de centres de formation, d’aéroports, bref le recensement de tous les maux dont souffre cette partie Nord du Sénégal connue comme toujours acquise au parti au pouvoir. Ces revendications, nous explique un universitaire Foutanké résidant en France, est un signe explicite du début d’une véritable révolution socio-politique au Fouta. Ce fouta légendaire, berceau du courage et de la résistance, explique-t-il. Courage et résistance, c’est justement ce que les Foutanké sont aussi entrain de manifester à travers les réseaux sociaux. Plusieurs groupes watsapp sont ainsi créés pour relayer des vidéos des manifestations qui ont régulièrement lieu dans le Fouta, et aussi vulgariser ce que certains appellent « le combat de la dignité ». Dans les discussions des groupes watsapp les discussions tournent autour de la considération politique du Fouta par les hommes politiques. A en croire ces discussions, desquelles nous avons eu copies de transfert d’audios, les hommes politiques n’ont besoin de la terre Fouta mais de son électorat. Du coup, relayent ces audios, le Fouta garde pratiquement la même image depuis l’époque senghorienne. Des routes non bitumée, des hôpitaux dépourvus de moyens matériels et de personnels soignants, des salles de classes dotées de très peu de tables-bancs, des villages sans électrification, bref un Fouta, ironise un étudiant sénégalais de l’université du Havre, en Normandie, encre à l’état du moyen-âge. Le réveil a sonné lance-t-il.
Abdoulaye Amadou Mbodji
Journaliste.