Mercredi soir un hommage solennel à Samuel Paty, l’enseignant décapité vendredi dernier par un islamiste, était organisé. Dans la cour de la Sorbonne, Emmanuel Macron a fait de son éloge funèbre un discours engagé pour la défense de la République.
Emmanuel Macron a incontestablement voulu marquer les esprits, et qualifier l’ennemi de la République sans détour. Dès le début de son discours, le chef de l’État a dénoncé « l’islamisme politique, radical, le terrorisme… les lâches qui ont commis et rendu possible cet attentat ». Comme pour montrer que même dans ce moment solennel d’hommage, la colère avait sa place et avec elle l’engagement de poursuivre les responsables et plus tous ceux qui essaient d’affaiblir la République.
« Samuel Paty est devenu vendredi le visage de la République, de notre volonté de briser les terroristes, de réduire les islamistes », a lancé Emmanuel Macron. Le président français a changé de registre, lui qui avant d’être élu estimait que la France avait une part de responsabilité dans « le terreau du djihadisme ».
Aujourd’hui, il n’excuse plus, il accuse. Samuel Paty a été victime de « la conspiration funeste de la bêtise, du mensonge, de la haine de ce que profondément, existentiellement, nous sommes », a dit Emmanuel Macron qui avait déjà dans son discours des Mureaux il y a quelques jours dénoncé la volonté séparatiste des islamistes radicaux.
En rendant hommage à Samuel Paty auquel il s’est adressé ce mercredi directement, et dont il a énuméré les qualités et les convictions, en lui disant : « Nous continuerons, professeur », Emmanuel Macron a pris un engagement auprès des Français : celui de défendre la République et ses valeurs, au premier rang desquelles la liberté d’expression. Et il a fait une promesse aux enseignants : celle de les protéger.
Cet hommage national était un discours politique, de riposte, un discours à la Nation, un appel à l’unité contre les islamistes, prononcé avec détermination par le président de la République. Mais il devra être suivi par des actes et des résultats pour ne pas être dénoncé par ses adversaires comme un discours et rien de plus.