Le président français Emmanuel Macron devait se rendre mardi au nord-est de Beyrouth pour marquer le centenaire du Liban en plantant un cèdre, emblème de la nation du Moyen-Orient qui s’effondre sous le poids d’une crise économique paralysante.
Lors de son deuxième voyage au Liban en moins d’un mois, Macron devrait s’appuyer sur les dirigeants indisciplinés du Liban pour mener des réformes économiques vitales pour sortir le pays de la crise et débloquer l’aide étrangère.
Avec son économie en crise profonde, une partie de Beyrouth en lambeaux suite à une énorme explosion dans le port le 4 août et la montée des tensions sectaires, le Liban est confronté à la plus grande menace pour sa stabilité depuis la guerre civile de 1975-90.
Macron, qui s’est également rendu au lendemain de l’explosion qui a tué plus de 190 personnes et en a blessé 6000, devait se diriger vers le nord-est de Beyrouth vers une réserve pour planter l’arbre.
L’équipe de démonstration de l’armée de l’air française devrait effectuer une démonstration sur le pays aux couleurs nationales du Liban.
Les frontières modernes du Liban ont été proclamées il y a 100 ans par la France dans un découpage impérial avec la Grande-Bretagne après la Première Guerre mondiale. Le Liban a obtenu son indépendance en 1943.
Au centre des efforts internationaux visant à presser les dirigeants libanais de lutter contre la corruption et de prendre d’autres mesures pour réparer leur pays, Macron a commencé son voyage lundi soir en rencontrant Fairouz, l’un des chanteurs les plus célèbres du monde arabe.
Il a été accueilli par des dizaines de manifestants rassemblés à l’extérieur, qui tenaient des pancartes indiquant «Pas de cabinet par ou avec les assassins» et «Ne soyez pas du mauvais côté de l’histoire!»
Il a déclaré aux journalistes lundi qu’il souhaitait «s’assurer que le gouvernement formé mettra en œuvre les réformes nécessaires».
Dans les heures qui ont précédé son arrivée, les dirigeants libanais ont désigné un nouveau Premier ministre, Mustapha Adib, parvenant à un consensus parmi les principaux partis que de hauts responsables politiques libanais ont déclaré avoir été forgé sous la pression de Macron ce week-end.
L’ordre du jour de Macron comprend une visite du port dévasté de Beyrouth, le site de l’explosion de produits chimiques catastrophique le 4 août, une rencontre avec le président Michel Aoun pour une réception officielle marquant le centenaire du pays et un après-midi de réunions politiques avec les différentes factions libanaises.
Après avoir été désigné lundi, Adib a appelé à la formation rapide d’un gouvernement, à la mise en œuvre immédiate de réformes et à un accord avec le Fonds monétaire international.