Madagascar: cap sur les législatives pour les candidats du nouveau président

Quelque 855 dossiers de candidature ont été déposés pour les législatives malgaches prévues le 27 mai prochain. C’est le chiffre officiel que la Commission électorale a dévoilé mercredi 13 mars. On est loin des 2 053 candidats qui avaient concouru en 2013. Avec 151 sièges à pourvoir, les impétrants ont presque une chance sur cinq d’être élus. Quelles sont les premières données à retenir ?

L’annonce est faite par le vice-président de la Commission électorale nationale indépendante (Céni), Thierry Rakotonarivo : « On a reçu en tout 855 dossiers de candidature, dont 515 présentés d’une manière indépendante et 340 présentés par des partis politiques. »

Ce qui interpelle, c’est sans doute la répartition des candidats par parti politique. De toute évidence, c’est la plateforme du nouveau président de la République Andry Rajoelina qui rafle la mise : 106 candidats, auxquels il faut en ajouter 13 autres qui ont décidé de concourir sous les couleurs de son ancien parti.

Soixante-dix-neuf candidats se sont présentés sous les couleurs de la plateforme du candidat malheureux à la présidentielle, l’ancien chef de l’Etat Marc Ravalomanana. Enfin, la plateforme de Hery Rajaonarimampianina, le président sortant, n’a présenté que deux candidats.

Contacté, le secrétaire général national du parti HVM, Mohamed Rachidy, affirme que « sans avoir rallié la plateforme, de nombreux candidats étiquetés indépendants soutiennent l’ex-président et représenteront ses idées à l’élection législative ».

Des élections qui interviennent toutefois sur fond de « crise majeure de leadership au sein du parti », comme l’avaient confié récemment des cadres du HVM à RFI.

Jusqu’à ce vendredi soir pour apporter les pièces complémentaires

Autre information, deux ministres de l’actuel gouvernement ont décidé de se porter candidates à la députation. Il s’agit de la ministre de la Population et de la ministre de l’Education nationale. La Céni a rappelé l’obligation pour elles de démissionner de leur poste si leur candidature est acceptée.

Dans l’île, on est loin des scénarii épiques de 2013, où 38 candidats s’affrontaient pour un siège. Cette fois-ci, il y aura au plus 16 candidats, et ce sera pour la circonscription de Majunga I. Enfin, quatre districts n’ont reçu que trois dossiers de candidature.

Par ailleurs, le vice-président de la Céni a tenu à rappeler quelques règles de base pour les prochaines semaines. « Pendant la pré-campagne, dit-il, les candidats ont l’interdiction d’inciter les électeurs à voter pour eux. En revanche, ils ont le droit de leur expliquer ce qu’ils comptent faire durant leur mandat. »

La Céni a également annoncé le calendrier des prochaines semaines : les candidats dont les dossiers sont incomplets ont encore jusqu’à ce vendredi soir pour apporter les pièces complémentaires.

La liste des candidats retenus sera publiée le 19 mars. Le 22 mars aura lieu le tirage au sort pour connaître l’ordre d’apparition sur les bulletins uniques. Le 27 mars, l’emplacement des bureaux de vote sera annoncé. Enfin, le 6 mai, la campagne électorale sera officiellement lancée.

 

Rfi