Magal Touba 2021: La hausse des prix du transport bloque encore des pèlerins

Le Grand Magal de Touba sera célébré ce dimanche 26 septembre 2021. Cette fête religieuse, pour commémorer le départ en exil de Cheikh Amadou Bamba au Gabon, reste un évènement qui regroupe des millions de pèlerins. A vingt quatre heures seulement de sa célébration, les transporteurs profitent de l’occasion pour faire flamber les tarifs du transport comme d’habitude. Une attitude largement fustigée par les pèlerins.
 
Les talibés mourides de la capitale sénégalaise ont pris d’assaut depuis quelques jours les lieux de départ pour Touba. Seulement, à un jour du grand magal, au croisement de Keur massar, des pèlerins, exposés au soleil, bagages par terre et souvent à la main se bousculent pour trouver une voiture ralliant la ville sainte. Là, les voyageurs peinent à trouver des véhicules.
 
Des bus stationnés, qui attendent des clients en partance pour Touba et les cris des rabatteurs “Touba ! Touba” attirent toute personne qui débarque sur les lieux. Mais, les prix du transport retiennent encore les passagers sur place. Les tarifs pour Dakar-Touba qui étaient à 3000 passent au double.
 
Les prix passent de 3000 à 6000 FCFA 
 
Assis à côté de ses bagages, vêtu d’un “Ndiakhass “, un boubou multicolore qui marque l’identité des Baye fall, les mains vissées la tête, Pape Gora Kassé, un fervent mouride, âgé d’une trentaine d’années déplore le comportement des chauffeurs en période de magal. «Je suis là depuis 9 heures et j’arrive toujours pas à trouver un véhicule pour aller à Touba. Les chauffeurs ont augmenté le prix du transport. Ils réclament 6000 FCFA alors que moi j’ai prévu de payer 3000 FCFA. J’ai même voulu payer 5000 FCFA à trois reprises, mais ils ont tous refusé. Ils restent catégoriques sur les 6000 », déplore-t-il. Avant de poursuivre: «Cela complique vraiment les choses. Il faut que les chauffeurs soient compréhensifs envers les pèlerins, qu’ils  baissent les prix, une façon même pour eux de participer à la réussite de l’événement et de permettre aux disciples de répondre massivement à l’appel de Serigne Touba. En plus, ils n’ont aucune raison d’augmenter les tarifs. Ce n’est pas sérieux. Ce qu’ils font est très loin des enseignements de Serigne Touba ».
 
Tout près de lui, Alioune Badara Diop, lui doit se rendre à Koki en raison d’un deuil. 
Trouvé debout, les bras croisés, des sueurs perlent sur son front, il peine à trouver une voiture. Badara s’explique: «Je suis là depuis des heures alors que je dois me rendre à Koki. J’ai perdu ma belle-mère. Tous les bus ont comme destination Touba et les prix du transport sont très chers. On dirait que le Sénégal n’est plus un pays musulman. Cette mauvaise attitude que les chauffeurs ont envers les passagers m’étonne vraiment. Ils ont augmenté les prix et refusent catégoriquement les négociations. J’ai raté deux voitures dont un bus et un véhicule particulier à cause de la cherté des prix». Alioune Badara Diop  se désole: «Le chauffeur du bus me réclamait 7000 FCFA et celui du particulier 12500 FCFA. De toute façon je reste en attente, si j’ai la chance de trouver une voiture, je partirais, dans le cas contraire je rentre chez moi, mais vraiment les conducteurs doivent revoir leur manière de faire et d’arrêter de profiter dans de telles occasions car c’est pas normal».
 
Fallou Sylla, chauffeur: «Ce qui explique l’augmentation des prix du transport»
 
Chauffeur de son état, Fallou Sylla ne manque pas d’alibi pour expliquer cette hausse des tarifs fustigée par les pèlerins.
«Le carburant est très cher, donc c’est très normal d’augmenter les tarifs. Je reviens de Touba et j’ai fait minimum 16 heures de temps à cause des embouteillages et pour cette situation, nous les chauffeurs, devons augmenter la quantité de carburant », souligne-t-il. Il s’y ajoute,  dit-il, le fait que les conducteurs qui vont à Touba lors du grand Magal roulent à vide au retour. Et pour combler ce manque à gagner, nous sommes obligés de répercuter le billet-retour sur celui de l’aller. C’est ce qui explique l’augmentation des prix du transport», a-t-il justifié.
 
Toutefois, le constat reste le même. Des pèlerins qui veulent rallier Touba en ce moment, sont coincés dans beaucoup de lieux de départs dans la capitale sénégalaise.
 
Les chauffeurs, ont encore outrepassé les recommandations des autorités religieuses de ne pas augmenter les prix du transport en vue de permettre aux disciples de répondre massivement à ce rendez-vous.
seneweb