Chaque été, les chiffres grossissent : la maladie de Lyme fait de plus en plus de victimes. Dans son Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire (BEH), l’agence nationale Santé publique France recense 84 cas pour 100 000 habitants en 2016 alors qu’elle n’en comptait que 55 pour 100 000 cas en 2009.
Cette recrudescence s’explique aussi par l’amélioration des connaissances sur le sujet. Un Français sur quatre affirmait avoir déjà été piqué par une tique en 2016 et plus de deux tiers des Français ont déjà entendu parler de la maladie.
Des piqûres plus fréquentes en été, les 60-70 ans plus touchés
Durant cette période, 2005-2016, 799 cas de Lyme ont été hospitalisés annuellement. Outre l’apparition d’une plaque rouge appelée érythème migrant, les patients souffrent principalement de manifestations neurologiques, d’arthrites, de complications ou de manifestations oculaires.
Avec le retour des beaux jours, la prudence est, plus que jamais, de mise. L’été est une période propice aux piqûres de tiques et donc à la maladie de Lyme. Celle-ci est, en effet, transmise par les piqûres de tiques porteuses de la bactérie Borrelia. Un pic des hospitalisations est observé chaque année en septembre, notamment dans le Limousin et l’Alsace qui détiennent le plus haut taux d’hospitalisations : 2,4 cas pour 100 000 habitants. Si les tiques sont présentes sur tout le territoire, elles ont néanmoins leurs terrains de chasse de prédilection, avec une nette préférence pour les régions humides et boisées.
« Les tiques requièrent certaines conditions climatiques pour être actives, notamment un niveau d’humidité supérieur à 80% », explique les scientifiques de l’agence nationale Santé publique France. Autre élément, le nombre de cas rapporté est plus élevé chez les 60-70 ans. Ceci étant sans doute dû à des différences de comportements. « La randonnée pédestre est un loisir populaire parmi les jeunes retraités », explique le rapport.
L’Occitanie moins touchée que d’autres régions
CiTIQUE, un projet de science participative porté par des scientifiques et qui étudie les tiques et les maladies qu’elles transmettent, recense, via l’application Signalement Tique, les cas de piqûres, par milieu et par région. Si 55 % de celles-ci ont eu lieu dans des massifs forestiers, 27 % sont également arrivées dans des jardins.
Si on en croit les signalements regroupés par CiTIQUE, l’Occitanie reste une région peu touchée : aucun de ses départements n’a dépassé le seuil des 30 piqûres entre juillet 2017 et mai 2018. La Haute Garonne et le Lot sont les deux départements comptabilisant le plus de piqûres de la région soit 25 pour la première et 21 pour le second.