L’ex-Premier ministre malaisien, Najib Razak, a été interpellé mardi par l’agence anti-corruption dans le cadre de l’enquête pour détournements au détriment du fonds souverain 1MDB, a-t-on appris de source policière, après la récente saisie de biens de luxe liés à cette affaire.
« L’agence malaisienne anti-corruption (MACC) a conduit Tan Sri Najib Razak à 15H10 dans le bâtiment de la MACC. Ils sont arrivés à bord de trois ou quatre véhicules banalisés », a déclaré à l’AFP cette source proche du dossier.
En mai, la police avait révélé avoir saisi des centaines de cartons contenant des sacs à mains de luxe remplis d’argent et de bijoux, lors de perquisitions dans le cadre de l’enquête pour détournements de fonds visant M. Najib, qui fut Premier ministre de 2009 à 2018.
Les marchandises confisquées avaient été découvertes dans des copropriétés d’un immeuble haut de gamme du centre de la capitale Kuala Lumpur. Ces biens sont estimés jusqu’à 234 millions d’euros, avait précisé la police la semaine dernière.
Le nouveau gouvernement issu des législatives du 10 mai, dirigé par le Premier ministre Mahathir Mohamad, 92 ans, avait annoncé qu’il souhaitait récupérer les fonds détournés de la société publique 1Malaysia Development Berhad (1MDB), créée par M. Najib peu après son arrivée au pouvoir et endettée aujourd’hui à hauteur de 10 milliards d’euros.
L’ex-Premier ministre, soupçonné d’avoir détourné environ 640 millions d’euros, a toujours nié toute malversation.
L’épouse de ce dernier, Rosmah Mansor, était très impopulaire en raison de ses dépenses extravagantes, notamment des sacs à main de grande marque et des vêtements de luxe.
Cette affaire, qui secoue la Malaisie depuis plusieurs années, a largement contribué à la défaite cinglante aux législatives de l’ancienne coalition qui était au pouvoir depuis 61 ans et était dirigée par M. Najib.
Peu après la prise de fonction de M. Mahathir, M. Najib s’est vu interdire de quitter la Malaisie, alors qu’il s’apprêtait à se rendre à l’étranger.