La France a gelé son aide budgétaire et suspendu sa coopération militaire avec la Centrafrique. Paris justifie cette décision par des engagements non tenus des autorités centrafricaines « tant sur le plan politique envers l’opposition que sur le comportement vis-à-vis de la France », précise le ministère français des Armées. Le torchon brûle entre Paris et Bangui, mais des signes d’apaisement sont apparus.
Entre Paris et Bangui, la situation n’a cessé de s’envenimer depuis la réélection, en décembre dernier, de Faustin-Archange Touadéra. La France a longtemps reproché au président centrafricain de ne pas engager le dialogue politique promis avec l’opposition non armée. Surtout, Paris suspecte son proche entourage d’être à l’origine des violentes campagnes anti-françaises dans le pays. Campagnes qui ont donné lieu, mi-avril, à un échange téléphonique musclé entre Emmanuel Macron et Faustin-Archange Touadéra.
Coopération militaire stoppée
Le président français a même accusé, fin mai, son homologue centrafricain d’être l’otage du groupe russe Wagner, une société militaire privée sans existence légale et dont des éléments combattraient aux côtés des forces armées centrafricaines. En conséquence, Paris a décidé de geler son aide budgétaire et de stopper sa coopération militaire.
Mais la rupture ne semble pas pour autant consommée entre les deux capitales. La France n’a pas arrêté l’ensemble de sa coopération avec la Centrafrique. Et des signaux laissent entrevoir un dégel des relations.
Des pas positifs
Au Quai d’Orsay, un diplomate note de récents pas positifs des autorités centrafricaines au sujet du dialogue politique. Ce même diplomate salue également un changement de ton de la ministre des Affaires étrangères à l’égard de Paris. Sylvie Baïpo-Temon a déclaré, en fin de semaine dernière, que « la République française était un partenaire privilégié » de la Centrafrique. Si le dialogue n’est pas rompu, Paris attend maintenant que Bangui fasse un premier pas.
rfi