Malgré l’interruption de certaines liaisons aériennes ou ferroviaires, la Russie n’est pas coupée du monde

Malgré l'interruption de certaines liaisons aériennes ou ferroviaires, la Russie n'est pas coupée du monde

Les liaisons aériennes directes entre les États-Unis, l’Union européenne et la Suisse, c’était déjà fini. Dimanche 27 mars, la dernière ligne ferroviaire encore active entre la Russie et l’UE s’est aussi arrêtée : le train Allegro entre la gare centrale de la capitale finlandaise Helsinki et Saint-Pétersbourg a fait son dernier trajet. Mais certains pays maintiennent des liaisons directes avec la Russie.

De notre correspondante à Moscou,

Douze ans après le voyage inaugural du train entre Helsinki et Saint-Pétersbourg avec à son bord Vladimir Poutine, c’est la fin de ce symbole de renouveau pour les relations euro-russes. Durant la Guerre froide, un train de nuit continuait même à circuler à travers le rideau de fer entre Helsinki et la Russie. C’est dire si cette interruption pèse lourd. Les postes frontières terrestres étant toujours ouverts, on peut malgré tout emprunter ce trajet en bus ou en voiture. Mais il faut désormais accepter d’y passer des heures. Même chose pour les liaisons aériennes.

Des liaisons directes maintenues
Mais pour ceux qui voudront se rendre aux États-Unis et dans l’Union européenne, il faut passer par tous les pays nombreux qui ont gardé des liaisons directes avec la Russie : sur le continent européen, la Serbie. Moscou n’est qu’à 3 h de vol de Belgrade; toute l’Asie centrale, avec laquelle le pays entretient un régime de circulation sans visa. L’Asie tout court d’ailleurs : l’Inde, la Chine, mais aussi ces destinations de vacances très prisées des Russes comme le Vietnam et la Thaïlande.

Autres liaisons habituelles et directes maintenues avec l’Azerbaïdjan, l’Arménie, mais aussi la Turquie. Dans ces trois derniers pays d’ailleurs, les Russes sont nombreux à s’y être installés. S’y croisent ceux qui sont en désaccord avec « l’opération spéciale », comme le dit le Kremlin, et qui fuient le pays, mais aussi, singulièrement discrets, ceux qui installent leurs entreprises à relative proximité de Moscou ou Saint-Pétersbourg. Ceux-là veulent continuer à opérer en échappant aux sanctions occidentales. Il y a enfin – attention la liste est non exhaustive bien sûr – des destinations touristiques relativement proches prisées par les Russes, Dubaï, plusieurs villes d’Égypte; Israël est aussi desservi par des vols directs entre Moscou et Tel Aviv.

Des billets plus chers
Beaucoup d’aéroports du sud de la Russie ont vu leur fonctionnement suspendu pour l’aviation civile. Les avions entre Erevan et Moscou ne survolent plus cette zone. Résultat, le trajet de trois heures peut aller jusqu’à presque quatre heures. Plus de temps, plus de kérosène dépensé et à la fin ça se répercute évidemment sur le prix du billet.

En revanche, sur toutes les liaisons directes, les compagnies aériennes russes ont déjà commencé à planifier davantage de vols. Et surtout, à Sotchi dans le sud du pays, une vaste opération de reprogrammation est en cours et la ville pourrait devenir un nouveau pivot à partir du 7 avril. La compagnie Aeroflot annonce des vols directs vers Israël et l’Égypte.

L’idée serait de desservir rapidement aussi le Kazakhstan, la Turquie, l’Égypte, l’Iran, l’Ouzbékistan, l’Azerbaïdjan, l’Arménie, le Kirghizistan. Un moyen aussi avec ces liaisons en moyenne équivalentes à des moyens courriers d’utiliser des avions russes qui ne sont pas sous le coup des sanctions occidentales.